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Le flacking, l’enfant calme du street art

Publié le 15 octobre 2024 à 22h00

Une mosaïque de morceaux de carrelages multicolores
Une mosaïque de morceaux de carrelages multicolores

La prochaine fois que vous flânez dans la rue, jetez un coup d’œil à vos pieds ou aux murs qui vous entourent. Vous pourriez bien tomber sur une flaque de mosaïque, sûrement l’œuvre d’un flacker.

Vous connaissez peut-être déjà les Space Invaders, ces mosaïques en forme de jeux vidéo pixelisées qui se multiplient sur les murs des villes aux quatre coins du monde. Mais le flacking, c’est un peu différent. Du cœur des grandes métropoles aux routes des petits villages, les flackers tentent de réparer les trottoirs abîmés grâce à leurs mosaïques. Une opération haute en couleurs.

Le flacking, c’est quoi ?

C’est la rencontre entre la technique d’un artisan carreleur et la fantaisie d’un artiste de street art. Au lieu de couvrir les murs de la ville à la bombe de peinture, les flackers emportent leur petit stock de fragments de verre, de céramique et autres matériaux. Ensuite, ils les disposent méticuleusement sur le béton, la brique, ou au creux des nids de poules dans l’asphalte, et créent l’illusion d’une flaque multicolore. Le résultat ? Des petits écrins de couleurs qui brillent à la lumière du jour, surprennent l’œil des passants et donnent un coup de peps à la grisaille du bitume.

Un exemple d'oeuvre de flacking, un nid de poule dans l'asphalte rempli par des carreaux de mosaïques bleus et blancs
Un exemple d'oeuvre de flacking, un nid de poule dans l'asphalte rempli par des carreaux de mosaïques bleus et blancs

Pour les flackers, chaque imperfection du paysage urbain est un terrain de jeu potentiel. L’idée, c’est de prendre à contre-pied l’uniformité des villes modernes, tout en redécorant la ville sans la détériorer. C’est un art libre et collaboratif ! Certains collectifs comme les Lillois de Mosaique Nomade laissent des zones inachevées, invitant les habitants ou les passants à y apposer leur propre touche.

Sélection d'oeuvres de flacking de l'artiste lyonnais Ememem. Des flaques de mosaïques multicolores sur une bouche d'égout, une marche d'escalier, un nid de poule ou à la place d'une dalle.
Sélection d'oeuvres de flacking de l'artiste lyonnais Ememem. Des flaques de mosaïques multicolores sur une bouche d'égout, une marche d'escalier, un nid de poule ou à la place d'une dalle.

Comment ça marche ?

Pour réaliser votre propre pansement pour trottoir, le principe est relativement simple : 

  • Choisissez vos matériaux : verre, tuiles, coquillages, perles, morceaux de céramique... soyez créatifs et privilégiez les matériaux de récupération.
  • Préparez la surface : après avoir repéré votre spot de travail, il faut le nettoyer avant de vous lancer dans la composition.
  • Jouez avec les formes et les couleurs : pas besoin de suivre un modèle, les compositions abstraites sont aussi les bienvenues. L’essentiel, c’est de remplir la fissure ou le nid de poule efficacement. Pour disposer les éléments, assurez-vous que la colle soit assez forte et puisse résister aux aléas.
  • Laissez refroidir : une fois vos fragments posés, l’étape du séchage est primordiale. Il est possible d’ajouter une couche de vernis si pour protéger l’ensemble. 

Comme toute forme de street art, le flacking est une forme d’art éphémère. Les conditions météorologiques, l’usure du temps ou même les interventions humaines peuvent altérer, voire effacer ces créations. Mais c’est là tout l’intérêt de la pratique ! Les œuvres sauvages des flackers existent dans l’instant, et surprennent ceux qui ont la chance de les croiser avant qu’elles ne disparaissent.

Auteur : Marin TDM

Crédit photo : acilo / iStock

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