# Économie

Le transport fluvial serait-il l'avenir ?

Publié le 8 août 2024 à 09h36

Cargo sur la principale canal du Danube Bamberg Allemagne
Cargo sur la principale canal du Danube Bamberg Allemagne

Longtemps relégué au second plan, le transport fluvial fait son retour en grâce depuis la fin du XXe siècle. Cette méthode écologique est même encouragée par le ministère de l'Environnement.

Pratique ancestrale progressivement abandonnée au profit des voies terrestres, le transport fluvial n’a pas dit son dernier mot. Si elle a été délaissée à la suite de la révolution industrielle et de la démocratisation des chemins de fer, cette méthode, plus écologique et économique, revient aujourd’hui sur le devant de la scène. Elle est même vantée  par le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer pour ses qualités écologiques. En effet, d’après les Voies navigables de France, ce mode de transport émet cinq fois moins de CO2 que le transport routier, une barge pouvant contenir l’équivalent de 250 camions.

Des atouts écologiques…

Contrairement aux routes, les voies d’eau sont moins semées d’embuches. Pas d’embouteillages, peu d’accidents : leur utilisation désengorge le trafic et, par conséquent permet, la diminution des gaz à effet de serre. C’est ce qui a pu être observé en 2022 lorsque le transport fluvial a permis d’économiser 602 000 tonnes de CO2 et d’éviter la circulation de 2,5 millions de camions.

La dangerosité moindre des voies fluviales sécurise aussi le déplacement de matières dangereuses ou contaminatrices. De plus, selon la Chambre nationale de la batellerie artisanale, la méthode fluviale est deux à quatre fois moins chère que celle terrestre. Ce résultat s’explique notamment par un besoin moins important en carburant des barges pour une même quantité de matière transportée et, de par la fluidité du trafic sur l’eau, la diminution des retards.

…pour renaître en France

Mais rien n‘est jamais parfait car si ce mode de déplacement confère de nombreux avantages, certains inconvénients demeurent, notamment au niveau des infrastructures. Au moment où le train, notamment, a pris de l’ampleur, le transport fluvial a vu son activité diminuer et son entretien dégringoler. Et si certains ports s’activent pour moderniser leurs équipements, il reste encore du chemin pour que cette méthode plus verte puisse retrouver ses lettres de noblesse.

Avec ses 8 500 km de voies navigables, la France possède le plus long réseau d’Europe ; ce qui pourrait l’aider à limiter son utilisation des voies routières. Pour autant, elle se situe loin derrière l’Allemagne et les Pays Bas en termes de trafic. En effet, selon le rapport annuel 2023 de transport fluvial de marchandise de la Commission centrale pour la navigation du Rhin, la France enregistre une performance de 6593 millions de tonnes-kilomètre (T-km) contre 44 117 T-km pour l'Allemagne et 44 551 T-km pour les Pays Bas.

Il reste donc encore une marge de progression pour que l’Hexagone atteigne le niveau de ses voisins européens. Voyons toutefois le verre à moitié plein : depuis la fin des années 1990, la méthode reprend de l’ampleur avec un pic avant la pandémie. Et face aux enjeux environnementaux, les entreprises pourraient bien être de plus en plus nombreuses à y avoir recours !

Autrice : Flavie R

Crédit photo : Pusteflower9024 / iStock

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