# Économie

A la découverte de Ionaka, les premières fermes en aéroponie d’Occitanie

Publié le 22 septembre 2022 à 22h00

La ferme Ionaka à Toulouse.
La ferme Ionaka à Toulouse.

C’est sur un toît du Marché d’Intérêt National (MIN) de Toulouse que Magalie Rosso a choisi d’installer sa ferme aéroponique, la première de la ville rose. Courgettes, basilic, tomates ou estragon : les produits hors-sol produits avec cette technologie novatrice s’annoncent savoureux en Occitanie. Pour en savoir plus sur cet alléchant projet, L’Avenir a du bon s’est rendu à l’inauguration.

Cinquante tours aéroponiques, des dizaines de produits

Les fermes Ionaka - terme issu du malgache « oasis » - se sont installées fin mai sur le toit du Marché d’Intérêt National (MIN) de Toulouse, plus important marché de gros de la région Occitanie. Début juillet, les premières récoltes d’aromates étaient déjà là : du basilic à la menthe en passant par l’estragon, Magalie Rosso, fondatrice de l’entreprise, fait déguster à ses invités quelques mets cuisinés avec ses plantes. Une soixantaine de personnes étaient venues assister à l’inauguration de cette ferme aéroponique, la première de Toulouse, « et peut-être même d’Occitanie », glisse-t-elle. 

Les fermes Ionaka, ce sont pour le moment cinquante « tours » où poussent des légumes et des aromates. Elles fonctionnent sur le principe de la culture aéroponique : ce type de système hors-sol ne nécessite pas de terre, mais utilise un système d’irrigation particulier. L’eau, mélangée à un engrais naturel, ici produit dans le Gers, arrose les plantations à intervalles réguliers à la manière d’une pompe. Pas d’eau, pas de pesticide, mais ces nutriments naturels qui viennent apporter un peu de vivacité aux plantes. « C’est un système de douche par le haut avec une petite pompe de 29 watts par colonne », explique Magalie Rosso. « Ce système permet d’économiser un mètre d’eau par an parce qu’il fonctionne en circuit fermé. »

Basilic à la ferme Ionaka de Toulouse.
Basilic à la ferme Ionaka de Toulouse.

Vivre l’aéroponie en ville

Si l’entrepreneuse insiste sur le fait que sa ferme aéroponique vient en complément des systèmes de culture traditionnel, elle souhaite apporter un vent de fraîcheur dans l’agriculture toulousaine. Ancienne directrice régionale de GreenFlex, entreprise spécialisée dans la transition environnementale où elle a travaillé dix ans, Magalie Rosso a eu l’idée de ses fermes Ionaka durant le confinement. 

« Comme beaucoup de monde, j’ai eu envie de changement. Je ne connaissais pas le monde de l’agriculture, mais la découverte du système de cultures aéroponiques m’a inspiré », explique-t-elle. Grâce à une série de rencontres et beaucoup de soutien, elle crée l’entreprise en janvier 2022 avant d’obtenir cet emplacement au marché MIN : inutilisé, dégagé et gorgé de soleil, mais aussi passant, elle peut à la fois en faire un lieu de vie pour les travailleurs du marché et un lieu de culture.

Désormais, ces cinquante tours permettent de cultiver 36 plantes au mètre carré, pour un total de 40 kilos de légumes produits par semaine prochainement pour les restaurants du marché. Des circuits ultra-courts, donc, que Magalie Rosso veut continuer à alimenter en développant les fermes Ionaka. Mais aussi la possibilité d’installer chez les particuliers et professionnels leurs propres fermes aéroponiques : l’entreprise propose en effet de concevoir et installer clé en main des « tours » brevetées par la technologie Tower Garden - les mêmes qu’au sein du marché MIN - pour continuer à développer l’agriculture urbaine. A la faire pousser, plutôt.

Ça pousse vite et bien à la ferme Ionaka !
Ça pousse vite et bien à la ferme Ionaka !

Auteur : Benjamin B

Crédit photo : Benjamin B

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