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L'Arcom dévoile l'empreinte carbone des usages audiovisuels en France

Publié le 6 novembre 2024 à 10h42

Famille installée dans un canapé crème face à la télévision
Famille installée dans un canapé crème face à la télévision

Une étude inédite révèle pour la première fois l’impact environnemental des usages audiovisuels en France. Sa conclusion : les émissions de CO2 liées à nos écrans sont en forte hausse. Si rien n’est fait, celles-ci pourraient augmenter de 30 % d’ici 2030. Décryptage.

Combien pèse notre week-end de rattrapage série sur notre empreinte carbone ? Pour la première fois, une étude intitulée « Impact environnemental des usages audiovisuels en France », publiée le lundi 7 octobre, dresse un bilan de l’empreinte carbone des activités audiovisuelles. Commandée par l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques), en partenariat avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), cette étude inédite répond aux exigences de la loi Climat et résilience du 22 août 2021. Elle a été menée par le cabinet de conseil I Care, et se concentre sur l'impact environnemental de la consommation télévisuelle, radiophonique, et du streaming audio et vidéo en 2022.

Selon l’étude, une heure de consommation audiovisuelle génère entre 6 et 57 grammes de CO2, soit l’équivalent des émissions d’un passager de TGV parcourant entre 2 et 20 kilomètres. Cette estimation repose sur neuf scénarios distincts, incluant des usages comme l’écoute de la radio via un poste ou un autoradio, le visionnage de la télévision par TNT ou box, ainsi que les vidéos à la demande (VOD) et le streaming via des plateformes en ligne. Certains usages numériques, tels que les réseaux sociaux, les messageries, ou encore les appels téléphoniques et visioconférences, ont été exclus de l’analyse.

La télévision toujours en tête

À l’échelle nationale, l'empreinte carbone totale des usages audiovisuels s’élève à 5,6 millions de tonnes de CO2 pour l'année 2022. Cela représente environ 33 % de l’empreinte carbone du numérique en 2020, un chiffre comparable aux émissions générées par un parc de plus de 4 millions de véhicules particuliers. Les usages audiovisuels contribuent également à 0,9 % de l’empreinte carbone globale de la France et représentent 2,9 % de la consommation électrique nationale.

La télévision linéaire, encore le support le plus populaire en France, est logiquement la principale source d’émissions de CO2 dans le domaine audiovisuel, devant la VOD et les plateformes de partage de vidéos telles que YouTube. Toutefois, à usage équivalent, elle (tous réseaux confondus) présente un impact environnemental moindre comparé à la VOD, en raison d'une consommation énergétique plus optimisée.

Une tendance à surveiller

Si l’impact environnemental actuel des usages audiovisuels reste modéré, l'étude attire l’attention sur les perspectives inquiétantes. En effet, selon les projections, si les habitudes de consommation continuent à évoluer au même rythme, les émissions de gaz à effet de serre dans ce secteur pourraient augmenter de 30 % d’ici 2030. Cette tendance pousse l’Arcom à encourager une réflexion sur des solutions pour limiter cette progression.

Vers une réduction des émissions

L’étude met en avant deux leviers d’action majeurs pour diminuer l’empreinte carbone des usages audiovisuels : l’écoconception et la sobriété. L’écoconception consiste à repenser les équipements et infrastructures pour qu’ils soient moins énergivores et plus respectueux de l’environnement. Cela représente un véritable défi, puisque la plupart des appareils, comme les téléviseurs et smartphones, sont fabriqués en Asie. 

En parallèle, l’Arcom propose de promouvoir des pratiques de sobriété numérique chez les consommateurs. Par exemple, elle recommande de privilégier le visionnage de contenus en wi-fi plutôt qu’en 4G, ou d’adapter la qualité des vidéos en fonction des écrans (optez pour la HD plutôt que l’ultra HD sur smartphone, par exemple). Selon les estimations, en combinant ces mesures d’écoconception et de sobriété, les émissions liées aux usages audiovisuels pourraient être réduites d’un tiers d’ici 2030. Pour suivre l'évolution de la situation, l’Arcom prévoit de reproduire cette étude tous les deux ans.

L’enquête constitue donc un point de départ important pour mieux comprendre l’impact environnemental des usages numériques en France. Bien que l'empreinte carbone des usages audiovisuels reste limitée à ce stade, la tendance appelle à une vigilance accrue et à des actions concrètes pour limiter les émissions à venir. L’Arcom souhaite ainsi sensibiliser aussi bien les acteurs industriels que les consommateurs aux enjeux écologiques, en espérant voir émerger des solutions durables pour concilier usages numériques et réduction des impacts environnementaux.

Pour aller plus loin, calculez votre empreinte carbone avec notre outil Nos Gestes Climat.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : monkeybusinessimages/iStock

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