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Moteurs de recherche écolos : est-ce vraiment sérieux ?

Publié le 19 octobre 2022 à 22h00

Personne faisant une recherche sur internet
Personne faisant une recherche sur internet

Et si notre utilisation d’Internet permettait de planter des arbres ou soutenir des associations dans le monde entier ? Un simple clic, une petite recherche et hop, c’est l’empreinte carbone de la planète qui se réduit un peu. Mais est-ce vraiment si simple ? Les moteurs de recherches durables, comme Ecosia ou Lilo, sont-ils réellement utiles ? Défrichons l'arbre derrière la forêt du web. 

Redistribuer l’argent 

C’est une problématique bien connue : notre vie en ligne génère de la pollution. Réseaux sociaux, streaming musical ou vidéo, téléchargements ou envoi d’e-mails engendrent de la pollution numérique. Bien qu’il soit difficile de les quantifier précisément, l’existence d’une empreinte carbone et le coût en énergie d’une simple recherche sur Google sont également des certitudes. 

Mais surfer sans culpabiliser, c’est aussi possible. Du moins, c’est la promesse d’un certain nombre de moteurs de recherches écologiques et durables, comme l’allemand Ecosia et le français Lilo, pour les plus connus, mais aussi OceanHero ou Ecogine. Comment ? En utilisant les revenus des liens publicitaires pour financer divers projets éco-responsables et annuler, voire surpasser, l’empreinte carbone des recherches. 

Ecosia, le pionnier du genre 

Créé en 2009, le moteur de recherche allemand Ecosia fut le premier moteur de recherche éco-responsable. Revendiquant 15 millions d’utilisateurs dans le monde, dont une majorité de Français, le moteur de recherche reverse 80 % de ses bénéfices à des associations pour la reforestation à travers le monde - de sorte que les arbres plantés soient en accord avec les écosystèmes locaux. Au total, Ecosia calcule que 150 millions d'arbres ont pu être plantés grâce à son utilisation, à raison d’un arbre planté toutes les 45 recherches sur le moteur environ. 

Le moteur de recherche tire ses revenus des clics sur les liens publicitaires, généralement affichés en haut des résultats de recherche. Techniquement, ce sont donc ces publicités qui financent la plantation d’arbres et, puisque tous les internautes ne cliquent pas sur ces annonces, chaque requête génère en moyenne 0,5 centime d’euros, estime Ecosia. Le français Lilo a repris l’essentiel du modèle : chaque recherche en ligne génère des « gouttes d’eau » qui peuvent être dépensées par les internautes pour soutenir les associations de leur choix. Ces gouttes d’eau sont corrélées aux revenus publicitaires de l’entreprise. 

Durable, mais pas sans failles 

Bonne nouvelle, donc : ce modèle implacable permet bel et bien à ces moteurs de recherche de financer des associations et défendre un modèle de web plus durable. Il souffre toutefois de quelques défaillances qui, si elles doivent être connues, n’enlèvent en rien l’utilité de ces moteurs de recherche alternatif. 

En premier lieu, les publicités délivrées par les résultats de recherche ne sont pas nécessairement éthiques. Difficile, pour Lilo, Ecosia et consorts, de sélectionner et écrémer les annonces en fonction de critères de durabilités - qui seraient au demeurant subjectifs. En sus, et c’est probablement le principal problème de ces moteurs de recherche, Ecosia se base sur le moteur de recherche Bing de Microsoft pour réaliser les requêtes. Autrement dit, Ecosia, comme OceanHero ou Lilo, bénéficie du programme Search Network de Microsoft, qui permet à des entreprises tierces d’utiliser son logiciel de recherche en ligne. Or, Bing serait moins écologique que Google, selon le rapport « Click Clean » (2017) de l’ONG Greenpeace. 

Toutefois, les calculs sont toujours bons : en pratiquant une politique de compensation des émissions de CO2, en fonctionnant à l’énergie renouvelable, en finançant des centrales photovoltaïques et en finançant des associations, les moteurs de recherche comme Lilo et Ecosia ont un effet positif certain sur la pollution numérique. 

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : Altayb

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