# Culture & Loisirs

New Cool Japan : le Japon quadruple ses ambitions culturelles

Publié le 27 septembre 2024 à 13h44

Trois femmes japonaises sont debout dans les rayons d'une bibliothèque, feuilletant des mangas. Elles sont entourées de rangées de livres, avec des couvertures de mangas colorées visibles sur les étagères.
Trois femmes japonaises sont debout dans les rayons d'une bibliothèque, feuilletant des mangas. Elles sont entourées de rangées de livres, avec des couvertures de mangas colorées visibles sur les étagères.

Au Japon, être un pays « cool », c’est une affaire d’Etat. Grâce au manga et autres piliers de son industrie créative, le gouvernement du pays veut sur-booster son économie : c’est le « New Cool Japan ».

Goldorak, Dragon Ball, Albator… Si les mangas iconiques du Club Dorothée ont bercé votre enfance, le rayonnement culturel du Japon à l’étranger n’a pas de quoi vous surprendre. Mais pour le Premier Ministre japonais Fumio Kishida, aujourd’hui, le soft power japonais n’est plus au niveau. Cet été, le pays a donc partagé en détail le « New Cool Japan », un plan de promotion de la culture nippone et des différents champs de l’industrie créative japonaise à travers le monde. Entre autres, la cuisine, le jeu vidéo, et surtout le manga devraient bénéficier d’un coup de boost. 

120 milliards de chiffre d’affaire à l’étranger d’ici 2033

C’est l’objectif ambitieux fixé par le premier ministre japonais pour l’industrie créative nippone : le pays a dix ans pour quadrupler les résultats à l’étranger des maillons forts de la culture japonaise. Il faut dire que le manga, les animes et les jeux vidéo pèsent lourd dans la balance économique du pays. En 2022, les ventes à l'étranger de  l'industrie créative japonaise s'élevaient à 4.700 milliards de yens en 2022, soit près de 29 milliards d’euros. Un montant comparable en taille à la valeur des exportations de l'industrie sidérurgique japonaise, tout de même.

Avec le New Cool Japan, le gouvernement prévoit plusieurs mesures concrètes. D’abord, des programmes d’aides pour soutenir financièrement les jeunes talents et les studios d’animation. Mais surtout, l’amélioration des conditions de travail et des grilles de salaires pour apaiser une industrie parmi les plus compétitives du pays. Côté manga, le pays devrait également intensifier ses efforts pour lutter contre le piratage des animes. Les auteurs de séries de mangas les plus populaires comme Gege Akutami (Juju Kaisen) ou Eiichirō Oda (One Piece) font souvent face à d’énormes pertes à cause du streaming et des copies illégales. Enfin, le gouvernement souhaite encourager son industrie à rattraper son retard dans les technologies émergentes comme l’intelligence artificielle ou la réalité augmentée.

En France, le Japon en terrain conquis

À cause du vieillissement de sa population, l’archipel nippon manque de monde pour écouler ses productions artistiques, d’où l’intérêt de capter l’attention du public à l’étranger. Chez nous en particulier, le pays n’a pas à s’inquiéter de trouver des clients fidèles. Depuis 2021, la France est le deuxième plus gros consommateur de mangas dans le monde après le Japon. Près de 22 % des recettes dans le monde sont françaises, lorsqu’un quart des bandes dessinées vendues dans l'Hexagone sont des mangas. 

Autre signe révélateur de la popularité du Japon en France, le développement à vitesse grand V, depuis les années 1980, des cours de langue. Aujourd’hui, il est possible d’apprendre le japonais dans plus de 60 établissements du supérieur français. Un bon moyen de s’armer avant de voyager sur place ! Depuis l’an 2000, le nombre de touristes français en visite au Japon a été multiplié par quatre. En clair, le Japon n’a donc pas de souci à se faire : avec des Français toujours plus passionnés par la culture nippone, les nouvelles pépites du soft power japonais devraient trouver preneur.

Sur le même sujet, découvrez l'hommage en vidéo de Leah dy Angeles pour la culture nipponne.

Auteur : Marin TDM

Crédit Photo : ferrantraite / iStock

Partager