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À Marseille, bientôt une appli pour monitorer la pêche dans les calanques
Publié le 14 janvier 2024 à 23h00
« Catchmachine », c’est le nom de l’application que les pêcheurs devront bientôt utiliser dans les calanques de Marseille. Un projet qui fait débat.
Dans les calanques de Marseille, les pêcheurs de loisir navigant dans le parc national devront désormais enregistrer leurs prises sur une application dédiée, dans le but de mieux connaître et contrôler la faune au large de la cité phocéenne. Une nouveauté qui fait grincer des dents de nombreux pêcheurs, mais qui a pour objectif de préserver la nature et la biodiversité locale en se basant sur le crowdsourcing, c’est-à-dire la production participative de données.
Une nouvelle application obligatoire
C’est une « expérimentation » qui va débuter dès ce début d’année 2024 : les pêcheurs de plaisance du parc national des calanques de Marseille vont être dans l’obligation de télécharger l’application « Catchmachine » pour renseigner leurs prises, rapporte Le Figaro. Taille, poids, horaire de pêche, localisation de celle-ci et même une photo, facultative, devront être renseignés par l’ensemble des pêcheurs.
Ces données seront ensuite transmises à la direction interrégionale de la Mer Méditerranée (DIRM) et à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), qui conduisent conjointement cette expérimentation avec le soutien de l’État. « L’objectif est d’obtenir une connaissance plus fine de la pêche dans ces eaux », explique la DIRM au quotidien national. « Nous œuvrons à préserver la nature et la biodiversité. Pour cela, il faut qu'on ait une estimation de ce qui a été pêché dans nos fonds marins. Par leurs renseignements, les pêcheurs aideront le parc à mieux caractériser ses espèces », note pour sa part Didier Réault, président du conseil d’administration du parc. Une manière de crowdsourcer l’ensemble de la faune marine avec l’aide des pêcheurs locaux.
Une application qui n’imposera pas de limite de pêche aux amateurs de cette pratique, mais dont le téléchargement sera bien obligatoire. Ce qui fait grincer des dents les pêcheurs locaux. Dans les pages du Figaro ou sur TF1, ils sont nombreux à critiquer les limites de ce nouveau système jugé peu compatible avec l’activité elle-même. Certains soulignent que la pêche est une activité propre à la déconnexion, d’autres que noter ce type de chose sur un bateau en pleine mer et parfois la nuit est loin d’être pratique. Des pêcheurs notent enfin que tout le monde n’est pas équipé d’un smartphone, en particulier les plus âgés, et que la surveillance de tous les loisirs n’engendre rien de bon. Ce sont deux philosophies, celle d’une pratique de la pêche autonome et indépendante et celle de la protection de la biodiversité et la faune, qui se font face.
L’arrêté concernant le lancement de l’expérimentation n’a pas, au 15 janvier 2024, encore été signé. Il devrait l’être prochainement.
Auteur : Benjamin B
Crédit Photo : lillisphotography/iStock