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We Love Green comme si vous y étiez

Publié le 1 juin 2024 à 18h32

L’avenir a du bon et We Love Green c’est désormais une histoire d’amour. C’est simple, la rédaction s’est carrément délocalisée sur place et ce sera très difficile de nous déloger! Aventures dans les coulisses, courses en golfinette et concerts privés - la saison des festivals est ouverte… ENFIN.

10h : Vélo ou métro ? Ce matin, la météo nous joue des tours. Le ciel est couvert et incertain. Après une petite réflexion, je décide d’opter pour le métro. C’est pratique, rapide, et le festival We Love Green est super accessible par les transports en commun. Parfait, je pourrai flâner dans les bois sans me soucier du trafic. Avant de partir, vérification du sac : clés, lunettes de soleil (on ne sait jamais, le temps peut tourner), crème solaire (indispensable, même par temps nuageux), gourde bien remplie… tout y est. Dernière étape, enfiler mes fidèles Docs et un imperméable pour parer à toutes éventualités. En route pour une journée mémorable !

11h : Arrivée au Bois de Vincennes. Contrairement aux années précédentes, cette fois-ci, il n’est pas possible de suivre simplement la foule des festivaliers jusqu’à l’entrée. Les choses ont un peu changé. J’ouvre donc le plan, déplie mon accréditation et me mets en route. L’excitation est palpable, l’air est frais et vivifiant. Autour de moi, je croise déjà des visages familiers et des sourires enthousiastes. On se salue, on partage notre impatience. L’ambiance est déjà électrique.

12h : Installation dans notre nouvelle salle de rédaction. Nous avons trouvé notre coin de paradis à l’entrée du Village des initiatives positives. C’est ici que nous allons passer une bonne partie de la journée, à capter l’essence du festival, à rencontrer des artistes, des festivaliers, et à rendre compte de cette expérience unique. Autour de nous, les oies se promènent en chantonnant, ajoutant une touche bucolique à l’atmosphère. Les premiers accords des répétitions résonnent, créant une toile sonore agréable. Les équipes s’activent, finalisant les derniers préparatifs. Depuis notre terrasse, la vue est magnifique. On repère déjà les stands de food qui nous font de l’œil. La journée promet d’être riche en aventures.

14h : Burna Boy en soundcheck. L’énergie est à son comble. Le son puissant et rythmé attire les curieux. Tout le monde s’arrête, suspendu aux notes de musique qui envahissent l’espace. Les rayons du soleil percent enfin les nuages, illuminant la scène et réchauffant les cœurs. C’est un avant-goût prometteur du spectacle de ce soir. Les gens se regardent, sourient, et partagent cet instant magique. L’ambiance est électrique, pleine de promesses. On croise des collègues en golfinette : “on vous dépose?”. Et oui, on peut aussi faire de l’autostop à WLG.

14h43 : Averse soudaine. Le ciel se couvre rapidement et une grosse averse s’abat sur le festival. Mais l’enthousiasme ne faiblit pas. Les talkie-walkies crépitent, transmettant les informations et coordonnant les équipes. On s’organise rapidement, on rit de la situation. Rien ne peut gâcher la fête. Les ponchos et les parapluies fleurissent, et tout le monde continue de s’amuser sous la pluie. C’est aussi ça, l’esprit We Love Green : s’adapter, improviser, et toujours garder le sourire. La musique, elle, continue de résonner, plus forte que jamais, unissant tout le monde dans une même énergie positive.

16h : L'effervescence commence à monter alors que les bénévoles, les équipes des restaurants et bars ainsi que les animateurs des divers stands arrivent sur le site du festival. L'organisation se met en place avec une précision millimétrée. Les stands de nourriture se préparent à régaler les papilles des festivaliers, tandis que les bars s'approvisionnent pour étancher toutes les soifs. La pelouse, encore calme, commence à se remplir doucement. Coté boulot, on interview des techniciens, on court de scène en scène, on squatte les coulisses. Tout quitter pour se lancer dans la musique? Et pourquoi pas finalement! Le site devient un véritable terrain de jeu !

17h : Les festivaliers arrivent, débordant d'énergie et d'excitation. Les premiers arrivés s'installent, cherchant les meilleurs spots pour profiter des concerts à venir. Les chemins de gadoue se transforment en pistes de danse et de glisse ! On aperçoit des groupes d'amis qui se retrouvent, s'embrassent, et échangent des anecdotes en attendant les premiers concerts. Malgré un froid inhabituel pour cette période de l'année, personne ne semble découragé. Les manteaux sont de sortie, mais c'est le casque-parapluie multicolore qui vole la vedette cette année. C’est THE accessoire de cette édition. La pluie tente encore de nous décourager mais c’est peine perdue. La détermination des festivaliers est claire : rien n'arrêtera la fête. La saison des festivals est officiellement ouverte ! 

19h : Les choses sérieuses commencent. Meryl, ensemble jaune et lunettes de soleil, ramène la chaloupe de sa Martinique d’origine. “Coucou, oh lala”, chante-t-elle pendant que son public sautillant commence à se rassembler. 

Prochaine étape, direction La Clairière. Ici la scène est couverte et Shay et ses danseuses font monter la température. Quelques rythmes baile funk, des danseuses qui claquent leurs pas de dancehall… dans une mise en scène ultra sexy, Shay et son crew de “jolies garces” revendiquées se font les portes parole d’une génération exigeante et sûre d’elle. Elles hissent des drapeaux aux couleurs anarchistes, sorte d’annonce d’un assaut pirate au féminin. “Même si j’ai tort j’ai mes raisons”, chante Shay. On se rappellera de la punchline

C’est un public remonté à bloc que l’association Ma voix mon choix rencontre à la sortie et invite à signer une pétition pour un droit à l’avortement sûr et accessible dans toute l’Europe. Une façon de rappeler que l’écologie est aussi féministe et politique. 

22h : Retour sur la grande scène de La Prairie où Ninho, rappeur natif de Longjumeau, joue à domicile. Non pas que l’artiste ait besoin d’un coup de pouce pour ramener du public. Ultra-populaire au sein de cette génération pour qui le rap est la nouvelle pop, il remplira deux fois le stade de France l’année prochaine et vient de dépasser le 8 milliards d’écoutes sur Spotify. Ici la folie des grandeurs est plus sobre mais les parapluies s’étendent sur plusieurs centaines de mètres tout de même. La pluie laisse place aux vagues du public qui saute sous le flow de leur idole. Côté scéno, une carcasse d’avion (recyclée, donc), carte d’embarquement, décalage horaire, le tout mené par une hôtesse de l’air virtuelle - au moins, rêver de voyage est neutre en carbone. 

Passage du côté de chez Hamza. Le rappeur et beatmaker belge d'origine marocaine explose la jauge et le public déborde de tous les côtés. Il est l’heure pour nous de faire une pause dîner et reprendre des forces avant le point d’orgue de la soirée, aka Burna Boy. La proposition culinaire est aussi riche que celle musicale, et après moult tergiversations, nous optons pour un combo galette de maïs basque et frites championnes du monde (un titre amplement mérité). Végé bien sûr, et goutu comme jamais. 

23h : Burna Boy, superstar nigériane et porte-étendard de cette nouvelle vague afrobeat, arrive sur scène pour cette clôture du premier jour de la grande scène. Sourire XXL scotché au visage, celui qu’on surnomme l’African Giant, nom de son quatrième album, porté par ses nombreux musiciens et danseurs, nous sert une prestation de crooner nouvelle génération, incandescente et ultravitaminée. Et quand le public scande son tube absolu Ye et que la pluie se met à tomber par cordes, plus personne ne pense à ouvrir son parapluie. On chante et on danse de concert, trempés et heureux, et on se dit que peu de sentiment sont aussi euphoriques que celui de partager un moment de communion musicale avec des milliers d’inconnus. Merci We Love Green. On remet ça demain.

Rendez-vous au festival We Love Green les 31 mai, 1er et 2 juin 2024

Plaine de la Belle Étoile, Bois de Vincennes, 75012 Paris

Autrices : Elsa F, Carla P

Crédit Photo : We Love Green

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