Et si vos deux voisins à la retraite, le boulanger du coin de la rue, le jeune couple de l’étage au-dessus et vous-même vous regroupiez au sein d’une association pour co-financer l’installation de panneaux solaires ? Une production et une consommation communes, sans intermédiaire, avec pour seul coût l’installation originelle et l’entretien. Pas mal, non ? L’idée fait son chemin chez certains Français et a pour nom « l’autoconsommation collective ». 

Des raisins, une bonne idée et beaucoup d’économies 

C’est en grignotant ses raisins que Christophe Brun, habitant du village de Simiane-Collongue (Bouches-du-Rhône) a eu l’idée de partager son énergie solaire avec ses voisins. Installé depuis juillet 2021 avec sa famille, il possède une vigne dont il partage alors déjà les fruits gratuitement avec les foyers avoisinants, raconte-t-il à 20 Minutes. L’idée lui vient de faire la même chose mais avec l’énergie solaire produite avec les panneaux sur son toit. 

Le résultat, aujourd’hui, c’est Amep : une association pour la mutualisation d’une énergie de proximité. Celle-ci permet à Christophe Brun (ici le producteur) de partager à ses voisins (les consommateurs) son surplus d’énergie via Enedis, qui redirige directement l’électricité produite selon une convention établie au préalable par la communauté. Seule contrainte technique, rappelle 20 Minutes : la distance entre le producteur et les consommateurs ne doit pas dépasser les 2 km. Et ça fonctionne : si Christophe Brun consomme 80 % de l’énergie produite, les 20 % restants sont répartis entre les quatre autres foyers membres de l’Amep, qui économisent plusieurs centaines d’euros par an. 

La belle histoire de ce voisinage du pays d’Aix n’est pas la seule du genre. La Voix du Nord raconte comment une cinquantaine de panneaux photovoltaïques, installés sur le toit du cabinet d’ingénierie Cohérence Energies, à Pérenchies (Haut-de-France), profitent également à tous le voisinage : 20 % de l’énergie va à la pharmacie du quartier, 30 % à la boulangerie voisine et 15 % à un ménage voisin. 

L’autoconsommation collective en ligne de mire

C’est d’ailleurs dans une commune des Haut-de-France, à Loos-en-Gohelle, qu’avait été lancé en 2018 un projet pionnier du partage de l’énergie solaire. Baptisé « Mine de Soleil », l’objectif premier était d’alimenter les bâtiments communaux grâce à des ressources solaires partagées. Un bâtiment avait ainsi été équipé de panneaux photovoltaïques, dont l’énergie captée était redistribuée localement. 

Un succès qui a désormais un nom : l’autoconsommation collective. Il s’agit, en un mot, de regrouper les consommateurs autour d’une même unité de production commune. Seule obligation légale : se regrouper au sein d’une même entité, comme une Amep ou autre association à but non lucratif. Des entreprises locales ont même pris le train en marche pour accélérer la transition énergétique des citoyens. C’est par exemple le cas de Cowatt, une société de l’économie sociale et solidaire (ESS). Installée en Pays de la Loire, celle-ci favorise notamment le regroupement de communautés et personnes désireuses de mettre en commun leurs ressources et investissements en énergie durable. Comme quoi, il y a beaucoup de manières de développer les modèles sociétaux de demain.

Autrice : Benjamin B

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