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L’investissement participatif, comment ça marche ?

Publié le 17 mai 2022 à 22h00

Ensemble de pièces réparties au dessus d'une tirelire en forme de cochon
Ensemble de pièces réparties au dessus d'une tirelire en forme de cochon

Ouvert à tous, l’investissement participatif permet aux particuliers d’investir dans des projets à impact social ou environnemental. Une pratique qui s’est développée au cours des dix dernières années, prônant une finance plus transparente au service de l’économie réelle.

Investir dans des projets équitables et durables tout en donnant du sens à son épargne, c’est possible et surtout c’est accessible grâce à l’investissement participatif. Porté par des plateformes comme Lita.co, Tudigo ou encore WiSEED, il permet à des particuliers d’investir dans des projets concrets. En investissant une somme relativement abordable et en prenant un risque modéré, ceux-ci peuvent placer leur argent dans des projets à impact. Comment fonctionne l’investissement participatif ? 

Choisir son projet et sa méthode d’investissement 

L’investissement participatif part du modèle du crowdfunding, le financement par la « foule », qui consiste à réaliser un don libre pour permettre l’aboutissement d’un projet. Les contreparties y sont la plupart du temps symboliques. L’investissement participatif fait également appel au public pour financer un projet, mais se distingue par un objectif de rentabilité des fonds engagés. 

Le principe est simple : les particuliers doivent, en premier lieu, déterminer quel projet choisir. La plupart des plateformes proposent un accompagnement personnalisé avec des professionnels pour jauger de la meilleure option pour le futur investisseur : évaluation du risque, des liquidités, des délais de rendement plus ou moins immédiats… Une fois ces modalités déterminées vient le temps de l’investissement qui peut se faire en prêtant des fonds ou encore lors de souscription de titres obligataires ou d’actions.

On distingue deux types d’investissements : le crowdequity et le crowdlending. Crowdequity signifie que les fonds propres de la société sont détenus par « la foule ». Après avoir acheté des titres, les investisseurs détiennent une partie du capital de l’entreprise et obtiennent ainsi un droit sur les bénéfices proportionnels à leur part. Plus tard, ils pourront revendre leurs actions avec une plus ou moins-value selon les performances de l’entreprise. 

A l’inverse, avec le crowdlending, les investisseurs prêtent des fonds à l'entreprise puis, ensemble, ils se mettent d’accord sur un taux d’intérêt et une durée de l’échéancier de remboursement préalablement définis dans un contrat. Comme lors d’un prêt classique, le retour sur investissement correspond au remboursement intégral du prêt avec intérêts. Si la société y est éligible, cela peut également présenter des avantages fiscaux pour les investisseurs. 

Vers une économie réelle et transparente

Sur les délais, pas de miracle. Si ces plateformes de crowdfunding mettent en valeur l’immédiateté et la facilité de la démarche « en un clic », il faut 5 à 8 ans avant de voir un retour sur l’investissement de départ. Cependant, à l’inverse des Investissements Sociaux Responsables (ISR), actions et obligations cotées en Bourse, qui sont proposés par le biais plus classique des banques, les plateformes de financement participatif proposent d’établir un lien direct avec les sociétés non cotées en Bourse. L’investisseur sait alors exactement dans quoi il s’engage et à quoi sert son placement là où un conseiller de banque va définir les ISR en fonction de critères financiers et des critères de conviction : environnementaux, sociaux, gouvernementaux pour son client, sans pour autant en dévoiler les montages. 

Les plateformes d’investissement participatif proposent donc d’investir dans l’économie réelle en toute transparence. Il n’est pas tant question de faire fortune mais de s’engager auprès d’actions concrètes. Lita.co, Tudigo et WiSEED proposent de financer la construction de centrales solaires, la sauvegarde d’un commerce de proximité ou encore le développement de la brasserie bio du coin, de sauver une usine de madeleine ou de textile en péril… Bref, des projets qui ont du sens et une résonance au quotidien. Les retours sur investissement sont plutôt faibles – ce qui n’est pas étonnant au vu des sommes et du nombre d’actionnaires engagés. Ce genre de pratique s’adresse donc à ceux qui veulent placer leur pécule de manière utile tout en suivant la progression effective du projet et en maîtrisant leur argent. En somme, une finance plus accessible et solidaire.

Autrice : Carla P

Crédit photo : cottonbro

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