Vivre dans un monde plus durable, équitable, respectueux de la nature implique aussi de changer la nature des emplois et de les mettre au service de la transition écologique. Selon l’ADEME, l’agence de la transition écologique, un million de nouveaux emplois tournés vers un meilleur avenir écologique pourraient être créés d’ici 2050. 

Depuis 2017, l'École de la Transition Écologique, « ETRE », accompagne des jeunes entre 16 et 25 ans éloignés de l’emploi, les sensibilise aux questions d’écologie et de développement durable, et les forme à différents métiers et savoir-faire comme l’éco-construction, l’agriculture urbaine, la réparation de vélos ou encore l’économie circulaire. En somme, des métiers manuels, pratiques, concrets qui vont permettre à ces jeunes, qu’ils soient en décrochage scolaire, en réorientation ou primo-arrivants, d’apprendre par « le faire ». Une formule qui rencontre un vaste engouement puisque le réseau compte désormais dix écoles à travers la France, de l’Occitanie au Bourdonnais en passant par les Deux-Sèvres. 

Grandir ensemble

Un développement ambitieux mais nécessaire ! L’urgence climatique est réelle et il faut agir vite. Cet « essaimage » national s’impose, c’est une étape essentielle pour pouvoir créer un réseau de coopération entre écoles et former un maximum de personnes pour agir efficacement pour la transition écologique. Au contact de professionnels, d’associations, de professeurs passionnés, 350 personnes par an peuvent être ainsi formées aux métiers « verts » et s’épanouir dans une sphère écocitoyenne où l’entraide et la collectivité mènent la danse.

Si on enseigne et on apprend comme dans toute autre structure de formation, ETRE n’est pas une école pas comme les autres ! Entièrement gratuite grâce un financement de la région, elle propose des parcours personnalisés d’une semaine à un an avec des formules de « remobilisation » pour réorienter les jeunes en décrochage scolaire qui ne savent pas ce qu'ils veulent faire, des formations « pré-qualifiantes » qui durent entre 6 et 9 mois, et des formations « qualifiantes » avec, à la clé, un diplôme. 76% des jeunes retournent vers l’emploi ou la formation. 

Des campus polyvalents

Maraîcher, menuisier ou même brasseur : les élèves découvrent et apprennent sur le terrain mais aussi jusque dans les institutions d’enseignement supérieur. En effet, l’université Lyon 3 a annoncé la création d’une section ETRE au sein du campus en juin dernier. 

Cette offre vient compléter les engagements de la faculté qui souhaite « répondre à une demande sociale croissante de la part des collectivités publiques et des employeurs privés mais aussi des étudiants, de plus en plus soucieux de s’orienter vers des entreprises  à mission au sein desquelles ils souhaitent s’engager en matière de développement durable et de responsabilité sociétale », et ce dès cette rentrée 2022, expliquait le communiqué de presse. Cette initiative est associée à un projet de création d’un nouveau diplôme universitaire (DU) nommé « Enjeux et dynamiques de la transition écologique » encore en discussion. Avec un objectif d’une école par région d’ici cinq ans, ETRE espère continuer à inspirer et à motiver les jeunes de tous horizons avec ce modèle d’apprentissage pratique et solidaire, mais toujours en prise avec les mutations de son temps.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Wand Prapan