# Économie

C’est quoi le temps de trajet responsable ?

Publié le 23 septembre 2024 à 16h21

Jeune femme utilisant une tablette numérique dans un train
Jeune femme utilisant une tablette numérique dans un train

Depuis l’an dernier, certaines entreprises proposent des TTR, des Temps de Trajet Responsable. Le principe ? Des journées de congé en plus, à condition d’opter pour des modes de transport plus éco-responsables lorsque les salariés partent en vacances.

Pour sa virée en Italie cet été, Andréa n’a pas pris l’avion. Les 1291 kilomètres qui séparent Paris de Naples, c’est en train qu’il les a parcourus. « J’ai passé 21 heures sur les rails, à alterner entre les TGV et les trains régionaux » dit-il. Un choix moins pratique qu’un aller simple en avion sur le papier, certes. Mais c’est un choix engagé pour cet étudiant en alternance, soucieux des questions climatiques. Et si son voyage en train a pris plus de temps, Andréa y voit plusieurs avantages. D’abord, il a vu du pays. Ensuite, il n’a pas eu à sacrifier des jours de vacances pour voyager, bien aidé par le système de congés de son entreprise. 

Après les RTT, place aux TTR

Depuis le mois de janvier 2023, certaines entreprises proposent des « Temps de Trajets Responsables » (TTR), des jours de congés aux frais de l’employeur pour inciter les salariés à emprunter des moyens de transport moins polluants, comme le bus ou le train. Ces TTR rallongent donc les périodes de congés de quelques jours, pour que les temps de trajets n’empiètent pas sur les jours de vacances des salariés. Pour Andréa, les TTR lui ont permis de considérablement baisser les émissions de carbone de son échappée italienne. « En avion, j’aurais mis deux heures pour une empreinte carbone personnelle de 242 Kg de CO₂e. Alors que mes 21 heures de train ne dépassent pas les 8 Kg de CO₂e ! ». C’est presque trente fois moins d’émissions de gaz à effet de serre qu’un aller simple Paris-Naples en avion de ligne. 

Dans l’entreprise d’Andréa, les TTR sont divisés en quatre demi-journées, durant lesquelles il est invité à travailler en dilettante en fonction des conditions du voyage (accès au Wifi, électricité, réseau téléphonique). Selon lui, ces TTR connaissent un franc succès auprès de ses collègues. « Ce n’est pas qu’un truc de jeune. Le fait de pouvoir éviter l’avion sans y perdre au change, ça rend le choix écolo plus facile. Je pense que tout le monde ici en profite, c’est comme une forme de prime à l’éco-responsabilité. » 

Même si les TTR contribuent à diminuer l'empreinte environnementale, ils représentent aussi un investissement financier pour l'entreprise, évalué entre 600 et 700 euros par salarié chaque année. Néanmoins, les entreprises doivent voir cette initiative comme un levier de fidélisation des employés, en répondant à leurs attentes concernant les congés.

Avec les TTR, il faut anticiper

Si les TTR encouragent les voyages en transports bas-carbone comme le bus ou le train, les salariés doivent tout de même s’y prendre à l’avance pour que ce parti pris ne leur coûte pas trop cher. Certes, le transport ferroviaire présente des avantages écologiques flagrants, mais les billets de train sont en moyenne deux fois plus chers que ceux de l’avion (selon une étude de Greenpeace en Juillet 2023). « C’est le principal inconvénient de la situation. Certains renoncent à payer le prix fort pour un train de nuit en couchette », évoque Andréa. Alors, pour profiter pleinement des temps de trajet responsables sans se ruiner, il vous faudra juste un peu d’organisation en amont, pour alléger votre bilan carbone, mais pas votre porte-monnaie.

Auteur : Marin TDM

Crédit Photo : Ivan Pantic/iStock

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