Danser dans la boue, voir enfin votre groupe préféré, rencontrer votre nouvelle meilleure amie et… expérimenter des innovations écologiques. Et si c’était ça, l’avenir du festival durable ? Depuis 2019, une communauté de festivals européens, en collaboration avec le gouvernement néerlandais, a signé une charte pour s’engager à créer des événements plus écoresponsables. Réduction du gaspillage alimentaire, repas de saison, utilisation raisonnée de l’eau potable, mise en place de récupération des eaux de pluie, incitations aux mobilités douces, recours aux énergies renouvelables…  Ils s’engagent sur la voie de la circularité, du net zéro et du respect des écosystèmes, avec pour objectif la neutralité d’ici 2025. 49 organisations, issues de 17 pays, ont signé ce Green Deal. Parmi elles, We Love Green, en France, mais aussi Amsterdam Open Air, Roskilde Festival au Danemark, le festival EXIT en Serbie ou encore Boomtown, au Royaume-Uni.

Microcosme pour l’expérimentation

L’effort, collectif et collaboratif, a pour ambition d’inspirer les visiteurs, les contractants des festivals signataires, ainsi que tout acteur susceptible d’être intéressé par ses outils. « Les festivals, avec leur esprit de créativité et d’entreprises, leurs espaces clos et leur nature temporaire, peuvent servir de microcosme pour l’innovation et l’expérimentation des économies circulaires », est-il écrit à l’article 10 de la Charte.

Le Green Deal Circular Festival (GDCF) repose sur trois objectifs :

• Avoir une gestion des ressources raisonnées, notamment en accord avec la Foundation Ellen MacArthur et son modèle pour une économie circulaire. L’usage des matériaux non renouvelables est limité et le recyclage et la réutilisation sont des étapes intermédiaires pour atteindre le plus haut niveau de circularité ;
• Atteindre le net zéro d’émission carbone sur le festival, la chaîne logistique, et compenser les émissions inévitables ;
• Contribuer positivement aux communautés et à la biodiversité des écosystèmes.

Une boîte à outils du festival circulaire

Chaque festival est unique et trouve son propre chemin vers la durabilité, mais les apprentissages se font en commun. Les acteurs mettent en place leur propre feuille de route et implémentent des outils de pilotage pour s’assurer des progrès effectués. Depuis 2022, la coalition a développé « GDCF Monitor », une série d’indicateurs regroupés dans un tableau de bord qui permettent de mesurer les dépenses dans chacun des cinq volets à surveiller : l’énergie, le matériel, l’alimentation et la boisson, le voyage et le transport, et les nuitées.  Le GDCF garde aussi un œil du côté des initiatives voisines, comme le Future Festival Tools ou la Feuille de route des festivals européens verts de l’Association des festivals européens.

En lien direct avec le terrain, les festivals apprennent en faisant : chaque saison, ils mettent en place un plan et des actions de durabilité. Après évaluation, ils pourront ensuite décider des adaptations à mener pour que la stratégie déployée soit la plus efficace possible. Les festivals sont invités à partager leurs bonnes pratiques et enseignements. Les outils déployés sont ainsi documentés et versés à la boîte à outils commune : comment influencer les comportements des festivaliers pour éviter qu’ils ne laissent leur matériel de camping derrière eux, comment passer des générateurs à fioul à des batteries électriques, ou encore comment les festivals peuvent-ils s’adapter aux nouvelles régulations européennes sur la qualité de l’eau. À un an de la ligne fixée comme objectif, le GDCF a déjà prévenu : passée cette date, le modèle pourrait encore évoluer. On l’espère, car danser et faire la fête pour inventer de nouveaux modèles, c’est aussi ça le futur de l’écologie. 

Retrouvez-nous sur lebonspot au sein du Villages des Initiatives Positives du Festival We Love Green, du 31 mai au 2 juin 2024

Autrice : Elsa F

Crédit Photo : Frederik Krogh/iStock