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Trois livres incontournables à emporter dans sa valise cet été

Publié le 17 juillet 2024 à 10h10

Moment surréaliste d’une femme marchant vers un livre géant
Moment surréaliste d’une femme marchant vers un livre géant

Trouver le bon bouquin de l’été n’est pas toujours chose aisée. Alors L’avenir a du bon a scruté les sorties littéraires tout au long de l’année pour vous offrir une sélection des romans sur mesure. Parmi elles, trois œuvres pour faire autant rêver que réfléchir en partant loin sans quitter son transat.

L'été, cette période tant attendue où les journées s'allongent et le temps s’étend… bref, le moment idéal pour s'adonner à la lecture. Sous un soleil radieux, nous pouvons enfin prendre le temps de nous évader entre les pages d'un bon livre. Que ce soit sur une plage idyllique, au bord d'un lac paisible ou dans la fraîcheur ombragée d'un jardin, un roman captivant est le compagnon de voyage parfait pour nourrir notre imagination et nous faire vivre notre lot d’aventures au fil des pages. Promis, vous ne voudrez pas en perdre une miette.

Péripéties d'une femme qui aimait la folie

Couverture du livre Irene de Manuel Vilas
Couverture du livre Irene de Manuel Vilas

Une union idéale, marquée par des années de dévouement et de passion absolus, voici l’image que garde Irene de son couple avec Marcelo. Vivant chaque jour comme s'il s'agissait du premier, leur relation en venait presque à les isoler de la réalité, créant ainsi une bulle d'amour intense et singulière. La mort de ce dernier vient pulvériser le monde d'Irene. Il faut pourtant bien aller de l’avant. En se rappelant et en invoquant celui qui fut l'amour de sa vie, elle tisse une fantaisie littéraire émouvante et poignante, racontant une histoire d'amour qui transcende la mort et le temps.

Irene, couronné du prestigieux prix Nadal 2023 du meilleur roman espagnol, est une œuvre magistrale de Manuel Vilas qui dépeint un amour capable de rendre fou. Le titre original, Nosotros, « nous » en espagnol, incarne parfaitement l'essence du roman : l'union d'Irene et de Marcelo contre le reste du monde. Ayant perdu sa moitié, il n’y rien d’autre à faire que de fuir, toujours avec la mer Méditerranée en toile de fond, de l'Espagne à l'Italie, l’horizon en vue mais jamais très loin du précipice. À mesure que l'histoire progresse, la solitude d'Irene impose ses propres lois et inflige ses blessures. Irene est un roman où l'imagination et la passion convergent autant vers la folie que la vie. Vilas explore avec brio les limites du sentiment amoureux, tout en nous emmenant dans un voyage au cœur de l'âme tourmentée d'une femme piégée dans une utopie intime, imaginative et souvent mortelle.

Irene de Manuel Vilas, traduit de l’espagnol par Isabelle Gugnon. Éditions du Sous-sol, 384 pp.

La valse des souvenirs de Patrick Modiano

Couverture de La Danseuse de Patrick Modiano
Couverture de La Danseuse de Patrick Modiano

Après d'une rencontre impromptue dans le Paris contemporain, le narrateur se remémore une femme, une danseuse qui prenait des leçons au studio Wacker, place de Clichy, sous la direction de Boris Kniaseff, célèbre maître de ballet russe. En remontant le fil d'un passé lointain et imprécis, il se replonge dans ces moments où il retrouvait la danseuse après ses cours, souvent accompagné de Pierre, le fils de cette dernière, dont il prenait parfois soin.

Dans son dernier roman, Modiano abolit le temps et fait surgir des fantômes, fusionnant passé et présent par des souvenirs fragmentés et vaporeux. Son écriture si inimitable transporte le lecteur aux côtés de ses personnages, dans un univers empreint de sérénité et de lumière, portrait impressionniste d’un Paris brumeux. Ce récit, probablement inspiré par la jeunesse de l'auteur, est difficile à lâcher tant son charme est irrésistible. Il est d’une beauté élégante et mystérieuse…  à l'image des pas gracieux et parfaitement esquissés de la danseuse.

La Danseuse de Patrick Modiano. Gallimard, 112 pp.

Au Ritz, shaker pour soi ?

Juin 1940. Alors que les Allemands envahissent Paris, le Ritz reste un îlot de luxe épargné par le couvre-feu. Ici, l'élite parisienne et les occupants allemands se croisent, sous le regard attentif de Frank Meier, barman légendaire. Durant quatre ans, ce dernier jongle avec diplomatie pour assurer sa sécurité et celle de ses proches, tout en cachant un lourd secret : il est juif. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, Meier doit naviguer avec prudence entre dignitaires nazis et collaborateurs.

Le barman du Ritz nous plonge dans l'univers envoûtant et paradoxal du célèbre palace parisien durant l'Occupation allemande. Philippe Collin réussit brillamment à recréer l'atmosphère luxueuse et tendue du Ritz, où le faste côtoie la guerre et où les lignes entre collaboration et survie deviennent floues. Frank Meier, personnage central du roman, incarne cette ambiguïté. Barman émérite, ancien combattant et juif, il évolue dans un monde dangereux tout en protégeant son secret. Son courage discret et sa résilience face à cette situation périlleuse en font une figure profondément humaine et attachante. L'habileté de l’auteur à entremêler les destins de personnalités historiques et de membres du personnel de l'hôtel crée un récit riche et nuancé. La reconstitution historique est impeccable, transportant le lecteur de l'entre-deux-guerres à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec une précision captivante. Le Ritz lui-même devient un théâtre où se joue l'affrontement entre la peur et le courage. Le barman du Ritz est un roman sublime et haletant, offrant une réflexion poignante sur la condition humaine en temps de crise. À ne manquer sous aucun prétexte.

Le barman du Ritz de Philippe Collin. Albin Michel, 414 pp.

Autrice : Carla P

Crédit photo : Cristina Conti/adobe ; Editions du Sous Sol ; Gallimard ; Albin Michel

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