Une pelouse impeccable, des petites mares aux eaux cristallines, des vallons de sable, tel est le décor idyllique d’un terrain de golf. Traditionnellement associé à une image de luxe et de détente, il est néanmoins confronté à un défi majeur : celui de concilier sa pratique avec la préservation de l'environnement. La signature en 2021 d'une convention entre la Fédération française de golf (FFGolf) et l'Office français de la biodiversité (OFB) entamait un dialogue sur cette question brûlante. Mais quels sont les défis à surmonter et les initiatives prometteuses qui encouragent cette quête vertueuse ?

Comme le ski, le golf fait partie des sports les plus polluants, rappelle le média L’Info Durable, notamment à cause de sa consommation excessive d'eau et l'utilisation de produits chimiques néfastes. Si avec l'échéance de la loi Labbé de 2014 - la réglementation qui interdit l'usage de produits phytosanitaires de synthèse à partir de 2025 - les golfs sont poussés à revoir leur stratégie d'entretien des terrains, cette transition s'avère être un défi de taille, tant sur le plan technique que financier. Les golfs français doivent également faire face à la problématique des déchets, en particulier les balles de golf perdues dans la nature. Composées de matériaux non biodégradables, elles contribuent à la pollution des sols et des cours d'eau, posant ainsi un véritable défi environnemental .

Partout en France, l’innovation est de mise

Soucieux de voir leur activité se pérenniser en accord avec les défis du monde contemporain, certains clubs prennent les devants. L'Écogolf de la Bastide-de-Sérou, dans les Pyrénées, illustre parfaitement cette transition écologique. Ses 75 hectares sont irrigués avec les eaux de pluie collectées dans des retenues collinaires, réduisant ainsi la dépendance aux ressources en eau potable et contribuant à la préservation des aquifères locaux. De plus, les jardiniers se limitent à la quantité nécessaire de fertilisants pour l'entretien des gazons, minimisant ainsi l'utilisation de pesticides et préservant l'équilibre écologique du site. 

De même, le golf de Téoula, près de Toulouse, se distingue par son label Ecocert obtenu grâce à des innovations technologiques réduisant significativement la consommation en eau et en pesticides. À Guyancourt, le Golf National, hôte de la Ryder Cup en 2018, utilise des tondeuses électriques, les eaux de pluie pour l'irrigation et a mis en place de zones de conservation de la biodiversité sur le parcours. Ces exemples prouvent qu'il est possible de pratiquer le golf tout en préservant davantage l'environnement, ouvrant ainsi la voie à une transition écologique plus large dans le secteur.

Cependant, des obstacles subsistent sur la route de cette transition écologique. Outre la gestion des déchets et de l'eau, les golfs doivent également relever le double défi, financier et technique, de l'adaptation à des pratiques plus respectueuses de l'environnement. La sensibilisation des acteurs du golf, des joueurs aux exploitants, reste essentielle pour favoriser l'adoption de pratiques durables et encourager l'innovation dans le secteur.

La question de rendre le golf écologique est complexe. Si des progrès significatifs ont été réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour véritablement verdir ce sport emblématique. Cependant, avec une volonté collective et des initiatives audacieuses, il est tout à fait envisageable de rendre le golf plus respectueux de l'environnement. À travers une collaboration continue entre les différentes parties prenantes et une prise de conscience généralisée, le golf pourrait devenir un exemple inspirant de durabilité environnementale, offrant ainsi un avenir plus vert pour les générations futures.

Autrice : Carla P

Crédits photo : Dan Congdon/Unsplash