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Liseuse VS livre papier : qui va gagner le combat écologique ?
Publié le 12 juillet 2023 à 22h00
L’étagère qui courbe, le manque de place dans la valise, ou encore le sac trop lourd, d’autant de raisons qui vont faire basculer les lecteurs papier vers le numérique. Mais l’argument écologique — une liseuse peut contenir des milliers de livres — a-t-il sa place dans le débat ?
La liseuse a le vent en poupe : le nombre de personne lisant sur des écrans numériques a quasiment doublé entre 2015 et 2020 passant de 8 % à 17 %, selon un rapport de l’ADEME. Est-ce la mort du livre papier qui arrive ? Alors que les liseuses sont de plus en plus privilégiées par les lecteurs de tous âges, on peut s’interroger sur les avantages et inconvénients de chacun. Et ce, notamment d’un point de vue écologique. La liseuse numérique, avec tous ses composants numériques, est-elle véritablement plus durable que le livre papier, dont la création nécessite l’abattage de nombreux arbres pour un même ouvrage ?
Pour savoir qui de l’ancien ou du quasi nouveau-né va l’emporter, comparons les deux objets à critères égaux - du moins, tant que faire se peut.
Le combat environnemental
L’odeur d’un livre, qu’il soit neuf ou d'occasion, est indescriptible et peut parfois avoir des conséquences sur l’achat ou non de celui-ci. Et ce qui fait l’attractivité de cette odeur si particulière, c’est bien sûr le papier dont ils sont constitués à 70 %.
Toutefois, alors que la déforestation est vivement critiquée, la fabrication de papier devient un sujet sensible. Il faudrait en effet environ 300 000 litres d’eau et 2 000 litres de pétrole pour produire environ une tonne de papier. Ainsi, la vie d’un livre, de la découpe de l’arbre à sa place dans la bibliothèque du salon, émettrait entre 1,3 et 7,4 kg de CO2. Ce qui, en réalité, est assez peu.
Si le livre papier peut être attractif par son odeur, la liseuse, elle, ne peut pas. C’est sa praticité d’adaptation à la lecture et son poids qui sont les principaux critères d’adoption. Cependant, son impact environnemental est finalement plus lourd que sa concurrente papier. Comme beaucoup d’appareils électroniques, celles-ci sont constituées de différents matériaux et terres rares comme le cuivre de coltan, l’aluminium ou encore l’or. Mais le matériau principal reste le plastique dont la nuisance n’est plus à prouver. Une liseuse classique, comme la Kindle commercialisée par Amazon et constituée de matériaux majoritairement non recyclables, émet ainsi environ 168 kg de CO2. C’est 160 kg de CO2 de plus qu’un livre papier.
Que choisir ?
Avec cette perspective en tête, le livre papier paraît plus attractif écologiquement. Mais la véritable question est celle de « l’intensité d’usage » d’une liseuse, pour reprendre les mots de l’ADEME. Selon une étude sur les usages numériques de l’Agence pour la transition écologique, la liseuse est intéressante écologiquement seulement si la personne qui l’utilise lit plus de 20 livres par an. Alors que les livres soient physiques ou numériques, le mieux pour la planète est d’être honnête avec soi-même. On achète une liseuse si l’on est un grand lecteur et on se procure ses lectures occasionnelles en seconde main, sur leboncoin par exemple.
Autrice : Flavie R
Crédit Photo : coppy