# Culture & Loisirs
Cet été, ressortez vos cahiers !
Publié le 13 août 2024 à 08h48
Cahier de vacances, sudoku, mots croisés… sur papier ou sur écran, les jeux cérébraux ont la cote ! Mais sont-ils réellement bons pour notre cerveau ?
Tous les étés, plus de 4,5 millions d’enfants repartent de la librairie avec leur cahier de vacances. Une activité bien française, comme le rappelle un article du Times, qui semble manquer une fois l’école finie. Nostalgiques de leurs années scolaires ou tout simplement pour donner l’exemple à leurs enfants, les adultes se prennent, eux aussi, au jeu des cahiers de vacances. En effet, en 2007, les premières versions sont publiées par Chiflet et Cie et se placent en 2024 dans le top trois des ventes Nathan. Cependant, fini les exercices de grammaire et autres problèmes de mathématiques : pour les adultes, les jeux cérébraux sont les stars !
Bon ou mauvais pour notre cerveau ?
Alors qu’ils existent depuis la nuit des temps, les jeux cérébraux semblent avoir le vent en poupe depuis la fin du XXe siècle. Au format papier ou digital, ils ont réussi à se faire une place de choix dans l’horizon intellectuel. Promettant d’améliorer les capacités cognitives, ces jeux aident-ils vraiment à muscler notre cerveau ? Les scientifiques n’arrivent pas vraiment à s’accorder sur les bienfaits ou non de ces exercices ludiques. D’après une étude de Majid Fotuhi, un entraînement cérébral de 45 minutes couplé à du sport et une bonne nuit de sommeil permettrait d’améliorer les fonctions exécutives du cerveau, la mémoire et même l’attention. Mais d’autres études comme celle de Global Council on Brain Health montrent que les jeux cérébraux n’améliorent pas le quotidien des personnes mais les aident à devenir plus performant dans l’exercice pratiqué.
Si les bienfaits pour le cerveau, tant vantés par le lobby du jeu cérébral, ne sont en réalité pas vraiment prouvés, doit-on pour autant les laisser tomber ? La réponse est à nuancer. Dans l’ère numérique que nous connaissons, la demande d’attention est grandissante. Notifications, scrolling interminable, musique, publicité… l’attention et la concentration sont devenus des biens précieux que tout le monde s’arrache. Mais les vacances ne seraient-elles pas signe de déconnexion ? Poser son téléphone et de retourner à des plaisirs plus simples, c’est choisir d’abandonner les sollicitations à tout va et de se concentrer sur une chose à la fois. Un exercice qui, s’il est réalisé de façon régulière, permet de réduire le stress et l’anxiété comme l’a montré l’étude de Majid Fotuhi.
Prévenir la vieillesse en se challengeant
L’objectif de ces activités n’est pas de faire du cerveau une machine de guerre dont l’âge est bloqué à 20 ans. L’intention première est de stimuler les méninges et ainsi réduire les risques de démence liées à l’âge. En effet, plusieurs études ont montré que la pratique de ces jeux permet de maintenir une plasticité cérébrale correcte en protégeant les connexions neurones, permettant au cerveau d’affronter au mieux les dommages du vieillissement.
Cependant, ce qui permet au cerveau de rester en forme, c’est le challenge. Une activité qu’il maîtrise trop ne va pas le stimuler assez, c’est pourquoi il est préférable de changer régulièrement de jeu cérébral. Rester des mois sur le même niveau de sudoku est agréable pour la personne qui joue mais moins pour ses méninges. Alors, quelle est la meilleure option ? Si les scientifiques ne s’accordent pas sur les bienfaits ou non des jeux cérébraux, ils s’accordent sur une chose : l’apprentissage d’une langue est très bénéfique pour le cerveau. Elle permet de le stimuler en permanence en apprenant de nouvelles choses tous les jours. Alors si vous cherchez à simplement stimuler votre cerveau de temps à autre pour décompresser ou si vous cherchez du challenge, devenir polyglotte est la solution idéale !
Autrice : Flavie R
Crédit photo : Svetlana Larshina