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Ces films à regarder pendant le mois des Fiertés
Publié le 19 juin 2024 à 10h23
Célébrons la diversité, l'amour et le courage à travers une sélection de films et de séries emblématiques qui ont façonné le paysage cinématographique et télévisuel LGBTQ+ et au-delà. En ce Mois des Fiertés, L’avenir a du bon a sélectionné pour vous des récits vibrants d'amours passionnées, mais aussi des histoires de combats pour l'égalité.
Les films disponibles gratuitement dès maintenant
The Celluloid Closet de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (1995)
The Celluloid Closet est un documentaire qui explore la représentation des personnes LGBTQ+ dans le cinéma hollywoodien depuis ses débuts jusqu'aux années 1990. Basé sur le livre éponyme du militant américain Vito Russo, le film montre par des extraits d'œuvres et des interviews comment les personnes LGBTQ+ ont été représentées à l'écran, souvent de manière stéréotypée, voilée ou négative. Il met également en lumière l'évolution de ces représentations et l'impact qu'elles ont eu sur la culture et la société, ainsi que sur les vies des personnes LGBTQ+. Parmi les personnalités interviewées, on retrouve des figures emblématiques du mouvement comme l’humoriste Lily Tomlin, l'actrice Whoopi Goldberg, le romancier Gore Vidal et l’acteur Tony Curtis.
Disponible sur France.tv jusqu’au 27 août
Les Amours imaginaires de Xavier Dolan (2010)
Francis (Xavier Dolan) et Marie (Monia Chokri) sont deux amis inséparables vivant à Montréal. Leur relation se complique lorsqu'ils rencontrent Nicolas (Niels Schneider), un jeune homme charismatique et mystérieux. Fascinés par lui, Francis et Marie se lancent dans une compétition secrète pour attirer son attention et gagner son affection. À travers des gestes subtils et des moments intenses, leur rivalité devient de plus en plus féroce, affectant leur amitié. Xavier Dolan frappe fort avec Les Amours imaginaires, un triangle amoureux torride où l'esthétique léchée et les dialogues ciselés créent une tension palpable. Une déclaration de guerre amoureuse qui laisse des traces.
Disponible sur France.tv jusqu’au 7 août
It’s a Sin de Russell T Davies (2021)
It’s a Sin est une série dramatique britannique qui suit un groupe d'amis homosexuels vivant à Londres dans les années 1980. La série commence avec Ritchie (Olly Alexander), Roscoe (Omari Douglas), Colin (Callum Scott Howells), et Ash (Nathaniel Curtis), qui explorent leur identité et leur sexualité dans une époque de liberté nouvelle. Cependant, l'arrivée de l'épidémie de VIH/sida va bientôt bouleverser leur vie. La série explore les thèmes de l'amitié, de la perte, de la stigmatisation et de la résilience. Chaque personnage est confronté à la maladie de manière personnelle et tragique, mettant en lumière les préjugés et la peur qui entouraient le VIH/sida à cette époque.
Alors, non ce n’est pas un film mais une série. Mais quelle claque. It’s a Sin capture l'esprit des années 80 et la tragédie de l'épidémie de sida avec une puissance inouïe. Russell T Davies offre une série bouleversante, où les personnages vibrants et l'amitié indéfectible éclairent une période sombre. Préparez-vous à rire, pleurer et à user des kleenex.
Les films disponibles en streaming
Victor/Victoria de Blake Edwards (1982)
Dans le Paris de 1934, la chanteuse Victoria Grant (Dame Julie Andrews), d'origine britannique, n'arrive pas à se faire engager et a du mal à joindre les deux bouts. Le chanteur de cabaret Carole « Toddy » Todd (Robert Preston) risque de connaître le même sort que Victoria, car il vient d'être renvoyé d’un club de seconde zone « Chez Lui ». Pour résoudre leurs problèmes, Toddy a une idée : se faire passer pour le manager de Victoria, tandis qu’elle se fera passer pour un homme qui fait des numéros transformistes. S'ils réussissent, Toddy promet que Victoria, ou du moins son alter ego masculin, sera la coqueluche de Paris et donc riche. Les choses se compliquent lorsque King Marchand (James Garner), un gangster américain, tombe amoureux de Victor/Victoria, croyant d'abord que « Victor » est un homme.
Immense classique, Victor/Victoria est une comédie musicale qui brise les conventions avec panache et élégance. Julie Andrews brille dans ce rôle audacieux où elle joue une femme se faisant passer pour un homme, qui se fait passer pour une femme. Confus ? Peut-être. Hilarant et brillant ? Absolument. Blake Edwards offre un tourbillon de numéros musicaux éblouissants et de quiproquos savoureux, tout en abordant des thèmes de genre avec une légèreté trompeuse.
Disponible sur OCS jusqu’au 31 octobre
Ben-Hur de William Wyler (1959)
Ben-Hur est un film épique qui raconte l'histoire de Judah Ben-Hur (Charlton Heston), un prince juif vivant à Jérusalem à l'époque de l'Empire romain. Lorsque son ancien ami Messala (Stephen Boyd) revient en tant que tribun romain, une confrontation conduit à une fausse accusation de trahison contre Ben-Hur. Il est condamné à l'esclavage, tandis que sa famille est emprisonnée. Après des années de dur labeur sur les galères, Ben-Hur est sauvé par le consul Quintus Arrius, qui l'adopte. De retour à Jérusalem, Ben-Hur cherche à se venger de Messala.
Pas le film le plus évident de cette liste, car s’il est est réputé pour son récit épique et sa production grandiose, Ben-Hur recèle également un sous-texte homoérotique subtil qui captive le public et les spécialistes depuis des décennies. Le scénariste Gore Vidal a conçu la relation entre Ben-Hur et son ami d'enfance Messala avec une tension romantique, suggérant que leur intense rivalité découlait d'un amour contrarié. Alors que Stephen Boyd, qui jouait Messala, a imprégné son interprétation de ces nuances, Charlton Heston et le récit explicite ont nié toute implication de ce type, adhérant au code restrictif de l'époque, le code Hays. Malgré cela, les interactions complexes du film sont devenues un point d'intérêt pour le cinéma queer, montrant comment les thèmes LGBTQ+ ont été subtilement glissés dans les films hollywoodiens classiques. À (re)découvrir, donc.
Carol de Todd Haynes (2015)
Carol est un drame romantique basé sur le roman de Patricia Highsmith. Situé dans les années 1950 à New York, le film raconte l'histoire de Therese Belivet (Rooney Mara), une jeune photographe travaillant dans un grand magasin, et de Carol Aird (Cate Blanchett), une femme élégante et sophistiquée en instance de divorce. Therese est immédiatement attirée par Carol lorsqu'elles se rencontrent dans le magasin. Une relation intense et passionnée se développe entre elles, alors qu’elles doivent affronter les normes sociales restrictives de l'époque et les pressions de la famille de Carol. Harge, le mari de Carol, utilise le motif de cette relation pour obtenir la garde exclusive de leur fille.
Todd Haynes nous transporte dans un amour interdit des années 50, avec une élégance et une sensualité qui captivent l'âme. Un drame romantique d'une rare beauté, aussi poignant qu'intemporel.
Disponible sur MyCanal jusqu’au 30 juin
Girl (2018) de Lukas Dhont
Girl suit l'histoire de Lara (Victor Polster), une adolescente transgenre de 15 ans qui rêve de devenir danseuse étoile. Soutenue par son père, Mathias (Arieh Worthalter), Lara s'entraîne intensivement dans une prestigieuse école de ballet tout en préparant sa transition de genre. Le film dépeint les défis physiques et émotionnels que Lara doit surmonter, y compris les préjugés de la société et la rigueur de la formation en ballet. Sa détermination à réussir est mise à l'épreuve par la douleur et la frustration liées à son corps et à sa transformation.
Girl est un portrait déchirant et inspirant de la détermination et de la résilience. Victor Polster incarne Lara avec une grâce et une intensité qui transpercent l'écran. Lukas Dhont signe un premier film puissant sur la quête d'identité et les défis de la transition, tout en rendant un hommage émouvant à la persévérance face à l'adversité.
Disponible à la location
Certains l’aiment chaud de Billy Wilder (1959)
Située à la fin des années 1920, cette comédie raconte les mésaventures de deux musiciens, Joe (Tony Curtis) et Jerry (Jack Lemmon), qui deviennent témoins d'un massacre perpétré par des gangsters. Pour échapper aux tueurs, ils se déguisent en femmes et rejoignent un orchestre féminin en route pour la Floride. Joe, déguisé en Joséphine, et Jerry, en Daphnée, doivent constamment maintenir leur déguisement, malgré les situations cocasses. Joe tombe amoureux de Sugar Kane (Marilyn Monroe), la chanteuse du groupe, et doit jongler entre son identité déguisée et son vrai lui pour la séduire. De son côté, Jerry, en tant que Daphnée, attire l'attention d'un riche millionnaire, Osgood Fielding III (Joe E. Brown).
Classique du cinéma, on oublie pourtant souvent son exploration des rôles et de l'identité des hommes et des femmes dans ce film en avance sur son temps, offrant un commentaire progressiste sur la fluidité des genres et les attentes de la société. Certains l'aiment chaud n'est pas seulement une comédie ; c'est un film brillamment construit qui continue de résonner avec notre époque. L'audace avec laquelle il aborde les thèmes du travestissement et de la supercherie, associée à une distribution au sommet de son talent, lui assure une place intemporelle dans l'histoire du cinéma. Nobody’s perfect, mais ce film n’en est pas loin.
Seule la terre de Francis Lee (2017)
Dans la campagne du Yorkshire, Seule la terre raconte l'histoire de Johnny Saxby (Josh O'Connor), un jeune fermier qui mène une vie solitaire et morose, se noyant dans l'alcool et les relations sexuelles occasionnelles. Sa vie change lorsque Gheorghe (Alec Secareanu), un travailleur migrant roumain, arrive pour la saison d'agnelage. Initialement, Johnny est hostile et distant, mais à mesure qu'ils travaillent ensemble, une relation intense et passionnée se développe entre eux. Gheorghe aide Johnny à ouvrir son cœur et à affronter ses émotions refoulées. Le film explore les thèmes de la solitude, de la transformation personnelle et de la découverte de soi à travers l'amour et les relations humaines.
Une histoire d'amour brute et authentique comme on en voit peu. Josh O'Connor et Alec Secareanu livrent des performances intenses et émouvantes, transformant une simple romance en un voyage profond vers la découverte de soi. Francis Lee signe un film puissant, à la fois rude et tendre, qui reste gravé dans notre mémoire.
Pride de Matthew Warchus (2014)
Adaptation d’une histoire vraie, Pride se déroule en 1984, durant la grève des mineurs britanniques. Un groupe d'activistes LGBT de Londres, dirigé par Mark Ashton (Ben Schnetzer), décide de soutenir les mineurs en grève, malgré les différences culturelles et politiques. Ils forment le groupe « Lesbians and Gays Support the Miners » (Lesbiennes et gays en soutien aux mineurs) et se rendent dans un village minier au Pays de Galles pour offrir leur soutien. Initialement, les mineurs sont méfiants, mais peu à peu, une alliance improbable se forme entre les deux groupes.
Pride est un véritable feel-good movie audacieux et inspirant, où l'humour et l'émotionforment une alliance improbable entre activistes LGBT et mineurs en grève. Avec un casting impeccable et une histoire vraie qui touche droit au cœur, ce film célèbre la solidarité et la lutte pour l'égalité avec une énergie contagieuse. Un vrai coup de cœur qui réchauffe l'âme.
Autrice : Carla P
Crédit Photo : Matthew Warchus/Calamity Films