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Sortez l’argenterie

Publié le 6 décembre 2022 à 23h00

Plateau d'argenterie
Plateau d'argenterie

À quelques jours des premiers dîners de réveillon, L’avenir a du bon et Mint Magazine mettent les petits plats dans les grands pour vous parler arts de la table, et plus particulièrement de l’argenterie qui revient sur les devants de la scène.

Pendant des décennies, les plus chanceux.ses d’entre nous les ont vu prendre la poussière, empilés plus ou moins logiquement dans d’imposants vaisseliers en bois massif. Développant même l’angoisse de ces rituels des grands soirs où, fourchette à gauche, couteau à droite, nos ainé.e.s ressortaient la ménagère reçue le jour de leur mariage. C’était sans compter sur la mode, aspirateur à tendances qui recycle avec plaisir tout ce que l’on pensait remisé au placard. La reine du service aujourd’hui ? L’assiette à fleurettes qui vient de détrôner les services en grès qui avaient fait une OPA sur les tables ces dernières années. Sans lifting, 40 ans plus tard, elle truste aujourd’hui les comptes Insta des foodies et les nouvelles tables en vue, de Tuba à Marseille à Bichette à Belleville.

Résultat, tout le monde est sur le coup, du luxe à la grande distribution. Cordelia de Castellane, DA de Dior Maison, décline hortensias et glycines sur ses assiettes et plateaux, Christofle lance son service vintage rue Royale, et les Dame Jeanne et ménagères ambiance Guy Degrenne s’invitent dans les corners home des grands noms de la fast fashion qui rééditent, sans crainte de l’hérésie, la vaisselle venue du passé.

Les nouveaux banquets

Serait-ce parce que l’on a été contraint de réapprendre à manger chez nous durant le Covid ? Les arts de la table rencontrent ces dernières années une nouvelle ferveur, au point qu’il semble aujourd’hui devenu impossible de recevoir sans décorum. Sur Instagram, le moindre dîner appelle une mise en scène digne des réceptions de feu Elizabeth II, où les fourchettes Ikea côtoient les assiettes chinées et les couteaux Opinel, les fleurs séchées gentiment installées dans des vieux brocs aux côtés de plateaux en argent trouvés en brocante. Les marketeux ont même tenté de sociologiser la tendance, appelée « tablescaping ». Qui raconte, en creux, la montée en puissance du fait main et du repli domestique décrite par le journaliste Vincent Cocquebert comme « la civilisation du cocon », dans un essai du même nom (Arkhé, 2021). « J’ai commencé par lever le pied sur les restaurants, puis j’en ai eu marre des commandes Deliveroo et des contenants en plastiques pas sexys, explique Axelle, 32 ans, juriste. Je me suis remis tout doucement à investir ma cuisine et j’ai voulu réenchanter tout ça avec de la belle vaisselle, des belles tables, quelque chose d’un peu authentique. Je me suis retrouvée à développer une véritable obsession pour les cuiller à sauce par exemple, que je chine dans les vide-greniers ou en ligne, faute de vouloir dépouiller ma grand-mère. »

L'article complet est à retrouver dans le numéro 25 du magazine Mint ou sur www.magazine-mint.fr.

Autrice : Raphaëlle Elkrief

Crédit photo : Charlotte Robin. Set Design : Lise Dupont

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