« J’ai encore fait une affaire ! », se justifie-t-on à chaque fois en contemplant sa pile d’achats remisés, estampillés de petites gommettes colorées. Si les soldes nous permettent de réaliser quelques économies, ne contribuent-elles pas également à la détérioration de la planète ? 

La mode, on le sait, est l’un des secteurs les plus polluants, responsable à elle seule de 1,2 milliard d’émissions de tonnes de gaz à effet de serre par an. Durant les soldes, les consommateurs sont plus vulnérables, moins regardants sur les conditions de fabrication ou l’impact environnemental des vêtements et objets. Comment réussir à faire les soldes tout en privilégiant la slow consommation ? En identifiant ses besoins et les vraies bonnes affaires, tout simplement. 

Identifier ses besoins

Vous avez adopté le bio, le zéro déchet, abandonné l’avion et maintenant vous culpabilisez à l’idée d’acheter une paire de chaussettes ? Vous n’êtes pas seuls ! Avant de faire ses achats, il suffit de faire l’état des lieux : trier ce qui ne va plus, vendre ce qu’il faut vendre, recycler ce qui ne peut être donné, ni réutilisé. A partir de là, vous aurez une idée claire de ce qu’il faut renouveler. 

La seconde main avant tout

Les soldes permettent souvent d’acquérir des produits hors budget en temps normal. Après avoir fait le tri, il est important de dresser une liste de courses mais aussi de vérifier s’il n’est pas possible de se les procurer en seconde main. Il n’est pas rare de trouver des produits en très bon état à des prix plus intéressants que lors de soldes en magasins. 

Acheter durable

Vous n’avez pas trouvé votre bonheur dans les sites de récup’ ? Ça arrive. Il faut alors privilégier les petites boutiques, les créateurs indépendants ou les magasins éco-responsables qui seront moins susceptibles de produire pour les soldes à l’inverse des enseignes de Fast Fashion. 

Vérifier les étiquettes est très important car elles vous donneront une idée de la composition – fibres naturelles versus fibres synthétiques – et du lieu de fabrication, deux critères indispensables pour un achat durable. 

Enfin, se déplacer en boutique vous permettra d’essayer sur place et de limiter la logistique des colis sans compter les retours. En effet, selon The Atlantic, « une partie des vêtements sera détournée vers une industrie parallèle mondiale de revendeurs de produits en vrac, une autre sera dépouillée de ses pièces de valeur et une dernière ira directement dans un incinérateur ou une décharge ». Aux États-Unis, l’an passé, près de 100 millions de dollars de vêtements ont été renvoyés à l’envoyeur, une quantité colossale et une catastrophe écologique.

Acheter à sa juste valeur

Faire les soldes, c’est aussi un bon moyen de se rendre compte de l’état des lieux du marché. Malgré les rabais, les commerces parviennent tout de même à dégager une marge, les stocks se remplissent à chaque démarque - alors que l’on imagine le contraire. 

De quoi nous conforter dans l’idée qu’il vaut peut-être mieux investir dans une pièce plus chère mais durable. Certaines marques ont d’ailleurs pris le pari de ne plus faire de soldes ou peu : lorsqu’elles vendent les mêmes pièces à l’année et ne suivent pas les saisons, il n’y a quasiment pas de stock à écouler ou à renouveler. Un vêtement de bonne confection, solide, indémodable est toujours un bon achat et marqueur d’une démarche écoresponsable. Il durera plus longtemps et permettra d’éviter l’entassement de vêtements voués à être portés qu’une seule fois. 

Autrice : Carla P

Credit photo : Nikola Stojadinovic