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Le cuir végan est-il vraiment écolo ?
Publié le 11 janvier 2023 à 23h00
Présenté comme une alternative éthique au cuir d’origine animale, le cuir végan est de plus en plus répandu mais est encore loin de devenir la norme. Seulement, est-ce une matière véritablement éco-responsable ?
De la styliste Stella McCartney à Natalie Portman, le cuir « végan » a trouvé ses ambassadrices ces dernières années ! Le bien-être animal ainsi que l’écologie font partie des prises de conscience majeures de notre époque. D’une part, l’industrie du cuir est très polluante, puisqu’elle demande l’emploi de nombreux produits nocifs notamment dans le procédé de tannage, d’autre part de nombreux individus refusent toute forme d'exploitation des animaux et toute consommation de produits d’origine animale. Ils préfèrent se tourner vers des produits innovants, responsables et en accord avec leur philosophie.
Seulement, ce qu’on entend par cuir « végan » n’est pas toujours clair. Le cuir est, en France, « la matière issue de la peau animale, transformée pour être rendue imputrescible », selon le dictionnaire. La dénomination de cuir végan est donc un peu antinomique. L’idée de cette nouvelle matière est de montrer au public qu’il est possible de porter des vêtements, sacs ou accessoires qui ont l'apparence et les propriétés du cuir, tout en étant écoresponsables.
« Faux » cuir et cuir « végétal »
Il existe deux types de cuir sans matière animale : le cuir synthétique et le cuir végétal. Le premier est donc un « faux » cuir comme il existe de la « fausse » fourrure. Si aucun animal n’aura souffert pour un sac à main ou un perfecto, le « faux cuir » est synthétique, en polyuréthane ou en PVC, et donc issu des dérivés de pétrole, une ressource limitée et extrêmement polluante. Ce cuir est donc « végan » et moins coûteux que le cuir véritable, certes, mais ni durable, ni écoresponsable.
En revanche, le cuir végétal offre une option bien plus respectueuse de l’environnement. Champignons, pomme, raisin, le progrès a réussi à faire des pelures et des déchets organiques un candidat fiable, désirable et avec un impact carbone bien moindre que celui de ses cousins ! On retrouve ces cuirs dans le secteur de l’habillement mais aussi dans l’ameublement et l’automobile puisque certaines marques comme BMW ou Tesla proposent désormais des intérieurs en cuir végan !
Durable et biodégradable
Il existe par exemple le Muskin (contraction de mushroom - champignon - et skin - peau), fabriqué à partir de têtes de champignon. Celui-ci est tanné sans produits chimiques et biodégradable ! Sa texture se rapproche du daim ou du nubuck. Le cuir de pomme, produit à partir des pépins et des pelures non comestibles, fait partie des déchets transformés et biodégradables, avec le cuir d’ananas (Pinatex) ou celui de cactus (Desserto) ! Recyclage, transformation et optimisation de sous-produits industriels : avec ces innovations, il serait possible de limiter les dépenses de tonnes d’eau et d’émissions de gaz à effet de serre. En tout cas, les industries utilisant du cuir dans leurs confections s’emparent des cuirs végétaux pour un avenir plus vert !
Autrice : Carla P
Crédit Photo : Los_Angela