Chaque année lors de l’Épiphanie, et dès le réveillon de Noël pour les Portugais, le gâteau ou la galette des rois est dégusté. Une personne ressort gagnante : celle qui obtient la fève. Très convoitée, surtout chez les enfants, elle donne le droit au port de la couronne et à ses responsabilités tout en partageant un moment de convivialité.

Un symbole aussi vieux que l’humanité

À cause de sa forme embryonnaire, la fève, ce légume sec, était symbole de vie dans l’Égypte antique. Une signification forte puisqu’ils enterraient leurs morts dans des champs de fèves en espérant leur réincarnation. Mais l’Égypte antique n’est pas la seule civilisation pour laquelle la fève était porteuse de sens. En Grèce antique, cette légumineuse servait pour les votes : condamner ou élire quelqu’un par exemple. Mais c’est de l’autre côté de la mer Ionienne que l’histoire de la galette commence.

Le roi des Saturnales

Les Romains ont repris cette tradition pour les Saturnales. Ces fêtes célébrant le dieu Saturne lors du solstice d’hiver abolissaient les règles de supériorité : maîtres, esclaves et prisonniers devenaient égaux pendant une semaine. Un gâteau était alors partagé entre tous et contenait une fève, ou une pièce pour les plus riches, qui permettait à celui qui la trouvait de donner des gages aux autres. Une tradition née du partage et de l’égalité entre tous.

Au Moyen Âge, la religion chrétienne s’approprie la fête païenne pour célébrer la manifestation de Jésus aux Rois mages. Peu à peu, les fèves sont remplacées par des fèves en porcelaine. Le petit Jésus devient alors l’effigie de la galette qui voit la légumineuse disparaître complètement au XIXe siècle.

La Révolution de la fève

En France, être roi n’a pas toujours été de bon augure. C’est pourquoi, en 1793, le maire de Paris interdit la fabrication de la fameuse galette des rois. Cependant, rien n’y fait, les boulangers choisissent de continuer la production. Très appréciée du peuple, et surtout des enfants, cette tradition est désormais bien ancrée et présente surtout un grand avantage commercial. Alors pour pallier l’injonction, la galette de l’égalité voit le jour. La fève en est retirée ce qui ne permet pas d’élire un roi. On ne garde que l’essentiel : le partage.

Aujourd’hui encore, les Français célèbrent la galette des rois. Qu’ils soient chrétiens ou non, cette tradition, païenne d’origine, permet de réunir et de partager des moments de convivialité. Et pour ne pas déroger à la devise française tout en respectant les traditions, chaque année depuis 1975, le Président de la République reçoit une galette de l’égalité.

Auteur : Flavie R

Crédit Photo : Dario Gaona