Les petites babies ou Mary Jane Carel, sont un peu comme les ballerines Repetto : des chaussures de légende ! Le chausseur s’est fait un nom grâce à ses modèles élégants et sophistiqués, de Brigitte Bardot aux podiums de Jean Paul Gaultier, en passant par des générations de femmes actives et stylées. Surtout, l’enseigne a su, depuis 1952, produire des modèles hauts de gamme faits pour marcher et durer. La recette du succès ? Associer un savoir-faire de haute qualité, des matériaux innovants et des pratiques responsables pour créer des chaussures à la mode qui trouvent un écho auprès des consommateurs conscients. 

Selon le directeur de la communication, Romain Broussard, la force de la marque réside dans la renommée de ses produits, « qui parlent d’eux même ». L'upcycling s'invite comme « valeur ajoutée », mais devient également une demande grandissante chez les clientes. Depuis 70 ans, des générations de femmes viennent chercher chaussure à leur pied chez Carel pour leur confort, leur style sixties indémodable et leur confection. Mais alors, comment continuer à faire de « vrais » souliers accessibles à toutes ? La marque a pris le risque de ne pas faire de publicité. Romain Broussard assume ce parti pris : « Nous voulons proposer des chaussures faites pour durer, provenant des meilleurs ateliers de France et d'Italie, avec qui nous avons des décennies d'histoire, au prix juste. Si nous étions annonceurs, ce serait impossible de proposer des coûts abordables pour des produits aussi haut de gamme. » Il est vrai que Carel reste l’une des rares enseignes à proposer une telle qualité à des prix intermédiaires, entre la fast fashion et le luxe.

Upcycling et éditions limitées pour limiter le gâchis

Au cœur de l'éthique Carel, se trouve une véritable préoccupation pour la planète. Dans un souci délibéré de réduction de l'empreinte carbone, les sites de production de la marque sont exclusivement situés en France, en Italie et en Espagne. En limitant son empreinte manufacturière, Carel garantit un travail artisanal méticuleux tout en minimisant l'impact sur l'environnement. En Italie, où la majorité des produits sont fabriqués, on y travaille toutes les matières, y compris des peaux végétales sourcées d’après des déchets alimentaires comme l’Appleskin (matière végane à base de déchets de pomme) ou le Piñatex (à base de feuilles d’ananas). Le cuir animal est, quant à lui, principalement issu de stocks dormants de grandes maisons de luxe ou de matières upcyclées. 

Forcément, cela implique que chaque modèle soit fabriqué à petite échelle : environ 20 à 30 paires selon les stocks de chutes de matière, ce qui rend quasiment chaque exemplaire unique. Pour les clientes, c’est presque la garantie de ne jamais croiser quelqu’un avec les mêmes paires de chaussures que les siennes. Aujourd’hui, la marque peut se targuer de proposer 50% de cuir upcyclé et 20% en peaux alternatives. Une démarche en perpétuelle évolution pour répondre aux enjeux actuels, orienter l’industrie vers un modèle plus durable et faire de la transparence un principe clé. 

Collaborer pour soutenir l’industrie : un engagement social

L'engagement de la marque en faveur de la transparence et de la traçabilité se traduit par des partenariats avec des ateliers historiques du Made In France, qui partagent les mêmes valeurs de durabilité et de qualité, comme Méduse, avec qui sont fabriquées des bottes de pluie en plastique 100% recyclable. La collection enfants est également une priorité pour Carel, qui s'est associé à Pomme d'Api pour chausser les plus petits et les accompagner dans leur croissance avec le plus grand soin. . Quant aux espadrilles, elles sont fabriquées au Pays Basque, dans une entreprise labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, à partir de lin biologique et de coton biologique recyclé. Carel maintient une traçabilité parfaite de ses produits, ce qui permet aux consommateurs d'adopter leurs chaussures en toute confiance, sachant qu'elles ont été fabriquées avec une attention méticuleuse aux détails et à la durabilité.

S'inscrivant dans une perspective globale, le sac Scoubidou de Carel, repéré dans la série à succès Emily in Paris, est porteur d'une profonde mission sociale : il est fabriqué à la main par une communauté de veuves indiennes, réunies au sein d'une entreprise sociale autogérée dont l'objectif est de lutter contre les discriminations dont sont victimes les femmes célibataires en Inde. Fabriqué à partir de fibres plastiques recyclées, ce sac artisanal témoigne de l'engagement de Carel à faire de la planète un lieu de vie et d’échange.

Carel continue d'être un précurseur dans l'industrie de la mode, offrant une lueur d'espoir pour des chaussures durables et élégantes. Avec une approche globale de la démarche éco responsable, la marque inspire le changement et permet aux consommateurs de faire un choix conscient sans compromettre le style. Et ça marche, après huit boutiques en France et une centaine de revendeurs à travers le monde, le chausseur ouvrira prochainement une nouvelle adresse en Corée du Sud, suite au succès retentissant de la marque en Asie et de l’attrait intemporel pour le chic à la française. 

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Carel Paris - Romain Broussard