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Broc’ en stock - La vibe chic à l’ancienne de Bertrand Waldbillig

Publié le 27 décembre 2022 à 23h00

Venez à la rencontre, et ce pendant 3 semaines, de trois adeptes de la chine grâce à L’avenir a du bon et Mint Magazine. Ils vous confieront au passage leurs meilleurs conseils afin de retourner une brocante vite fait bien fait en y débusquant de bonnes affaires. Cette semaine, rencontre avec Bertrand Waldbillig, antiquaire spécialisé et adepte du beau.

Il y a des souvenirs qui restent gravés à jamais dans nos mémoires, ou plutôt des objets qui les marquent d’une pierre blanche : la première paire de Reebok Classic au collège (les mêmes que Lino d’Ärsenik), le premier bipeur Tam-Tam au lycée, le premier Nokia à clapet à la fac... Pas sûr que tout ça ait suscité des vocations chez vous. Mais concernant Bertrand, c’est une lampe des années 30 qui a ouvert le volet « toute première fois » de sa vie d’antiquaire aux Puces de Saint-Ouen : « C’était une Primavera, du nom de l’Atelier d’Art des Grands Magasins du Printemps (1912-1972), division dédiée à la déco et dont les pièces étaient réalisées par des manufactures françaises. Cette lampe en céramique conçue par la Céramique d’Art de Bordeaux, je l’ai achetée en salle de vente pour une bouchée de pain (une trentaine d’euros). Le catalogue de la vente avait oublié de mentionner qu’elle était signée. C’était à Drouot à Paris, en 2015. » Un premier grand frisson pour ce Parisien de 42 ans dont le parcours ne s’est pas toujours fait dans les allées des puces, brocantes et autres vide-greniers.

Il y a encore 7 ans, Bertrand bossait dans le secteur de la course automobile (versant communication), avant de bifurquer dans le monde de l’horlogerie. D’abord en tant qu’attaché de presse puis journaliste spécialisé : « J’étais freelance, donc je passais pas mal de temps aux Puces, où un couple d’amis a son stand. Ils m’ont proposé d’être vendeur le week-end. Cela m’a motivé à suivre une formation professionnelle d’un an à Drouot. »

Alignement des planètes, un jour, l’opportunité de reprendre un stand d’antiquaire à Saint-Ouen se présente. Bingo, par cooptation, Bertrand décroche le gros lot et ouvre un nouveau chapitre, celui de sa galerie Inverno (« hiver » dans la langue de Dino Risi) : « Avec mon associée Clémence, on est spécialisés dans le mobilier du XXe siècle, de la période Art déco jusqu’aux 80s. Dernièrement, j’ai chiné un magnifique ensemble de salon français, un canapé et deux fauteuils assortis style “space age” à la structure en inox, sur leboncoin, datant des années 70. Je l’ai tout de suite identifié, car j’avais vu la publicité d’époque dans un magazine de déco de 1974. Il a été revendu sur le stand immédiatement. Tout ce qu’on présente est prêt à l’emploi, car soit en bon état soit retapissé et restauré. Ma clientèle est majoritairement américaine, essentiellement des décorateurs d’intérieur. » Si Bertrand avoue adapter sa marchandise à sa clientèle qui baigne plutôt dans le luxe, pas besoin pour autant de faire chauffer sa CB pour dégoter la perle rare : « Il faut expérimenter au fil du temps, on part dans tous les sens quand on chine. J’ai fait des études d’Histoire, donc en amont je fais toujours un gros travail de documentation. Petit à petit, avec le temps et l’expérience, on devient naturellement sélectif et attiré par des pièces qui ont un intérêt particulier. »

En attendant d’avoir le « eye of the tiger », on peut aussi se constituer un starter pack du bon chineur sachant chiner en suivant les conseils de cet esthète rompu à l’exercice aux côtés d’une grand-mère qui « de toute sa vie, n’a jamais acheté un meuble neuf » (prenez-en de la graine).

Négociez le prix : « Ça fait partie du jeu ! En revanche, faites attention à ne pas marchander de façon déraisonnable. C’est irrespectueux et ça braque le vendeur: si le prix est à 200€, n’allez pas en proposer 100. On marge autour des 20 %. »

Restez connecté

« N’hésitez pas à consulter plu- sieurs fois par jour les sites de ventes et d’enchères comme Drouot, leboncoin, Instagram et à vous créer des alertes. Chronophage mais efficace. »

Visez large

« Les vendeurs ne sont pas toujours conscients qu’ils détiennent une pépite. À cause d’un mauvais référencement, on risque de passer à côté d’une affaire. Le meilleur moyen de la choper, c’est donc de ne pas avoir d’idées précises : déambulez sur leboncoin comme dans une brocante et entrez des mots-clés généralistes comme “enfilade scandinave” ou “sculpture en céramique”. »

Chopez la pièce indispensable

« Une paire de chauffeuses. On en trouve de très jolies à tous les prix. J’en avais repéré récemment en inox datant des années 60, lors d’un déballage à Avignon. Mais je suis arrivé trop tard, elles étaient déjà réservées... »

Négociez le prix

« Ça fait partie du jeu ! En revanche, faites attention à ne pas marchander de façon déraisonnable. C’est irrespectueux et ça braque le vendeur: si le prix est à 200€, n’allez pas en proposer 100. On marge autour des 20 %. »

-> Inverno aux puces de St Ouen (stand 20, 5 allée Marché Serpette)

L'article complet est à retrouver dans le numéro 25 du magazine Mint ou sur www.magazine-mint.fr.

Autrice : Déborah Malet

Crédit photo : Louise Desnos

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