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A la bonne heure : Rolex
Publié le 29 décembre 2022 à 23h00
À l’approche des fêtes, L’avenir a du bon partage avec vous chaque semaine l’univers littéraire d’un auteur de renom, et celui d’un objet précieux. Cette semaine, on vous parle du romancier américain Ernest Hemingway, des montres Rolex, et d’une version historique, Oyster Perpetual. Devenue n°1 du secteur, la marque à la couronne a puisé son mythe dans de nombreuses œuvres cinématographiques, notamment celles d’un célèbre agent secret. Mais pas seulement !
Le roman
De l’autre côté de la rivière et dans les bois, Hemingway, 1974.
Juste après la Seconde Guerre mondiale, le colonel Richard Cantwell, officier de l’armée américaine en retraite, se retrouve cantonné en plein hiver à Trieste. Le cœur délabré, grièvement blessé, dépressif et se sachant près de la mort, il décide de se rendre à Venise pour y rejoindre, l’espace d’une ultime journée, Renata, une jeune contessa de dix-neuf ans dont il est amoureux. En la revoyant, il décide de retrouver le goût de la vie, dans son éclat comme dans son amertume. Au cœur d’une Venise hivernale au ciel de plomb, tous deux vont repousser l’inéluctable et jouer aux jeux de la guerre et de l’amour dans le puzzle de la ville. Cantwell ne peut s’empêcher de raconter ses combats, de ressasser ce passé qui ne se passe plus et s’accroche à Renata, incarnation du futur et de l’insouciance. La guerre et l'amour, dit-il, peuvent lui briser le cœur. Mourant, le colonel s’interroge sur le cœur et ses battements, qu’il comparera à sa montre. Hemingway, lui-même connu pour avoir toujours porté une Oyster Perpetual, fait sans doute dans ce roman quelques analogies entre la vie de ce colonel et sa propre existence.
La manufacture
Fondée en 1905 par un jeune Allemand de 24 ans expatrié à Londres, la manufacture voit son nom officiellement déposé qu’en 1908. En réalité, le jeune Hans Wilsdorf est d’abord associé avec son beau-frère, Alfred Davis. Cette jeune entité prend donc le nom de Wilsdorf & Davis, avant que les fondateurs ne se mettent en quête d’un nom court et facilement prononçable dans la plupartdes langues. Mais sur l’origine du mot Rolex, les avis divergent : on pense à un acronyme de « horlogerie exquise », ou « horlogerie d’excellence… ».
Toujours est-il que l’idée de départ est de distribuer des montres portées au poignet et fabriquées par une manufacture installée à Bienne en Suisse. A l’époque, la méfiance à l’égard des montres bracelets porte sur leur fiabilité en comparaison à leur cousine de poche. Convaincu de sa qualité, Wilsdorf demande en 1910 à ce que ses montres passent les examens de certification chronométrique. Fort de son succès, il demande quatre ans plus tard à subir le même traitement selon les critères de la marine anglaise, qui faisaient autorité sur le sujet à l’époque. Les montres Rolex gagnent ainsi une réputation de fiabilité qui ne les quitteront plus.
Les montres
Il s’agit de l’entrée de gamme de Rolex, la bien nommée Oyster Perpetual. Elle reprend dans son appellation deux des principes fondamentaux d’une Rolex.
Oyster pour l’étanchéité : tout comme la membrane du crustacé, Rolex est propriétaire du brevet d’une membrane qui, écrasée par la couronne visée, vient hermétiquement protéger le mécanisme. Pour prouver son efficacité, la manufacture équipera la nageuse d’origine Allemande, Mercedes Gleize, qui sera en 1926 la première femme a réussir la traversée de la Manche à la nage.
Quant au Perpetual, il renvoie au principe du mouvement automatique de 1933 ou une masse oscillante va venir remonter le ressort de façon à assurer son fonctionnement « perpétuel ». Hemingway ne s’y était pas trompé.
Auteur : Nicolas Salomon
Crédit photos : Rolex