# Fêtes 2024

La folle histoire du sucre d’orge

Publié le 25 novembre 2024 à 09h02

Sucres d'orge sur fond vert
Sucres d'orge sur fond vert

D’où vient l’une des friandises à la menthe les plus célèbres du monde ? Pourquoi le sucre d’orge est-il en forme de J ? On connaît la réponse.

A chaque Noël, il est de retour. Avec sa forme en crosse et ses rayures rouges et blanches, le sucre d’orge est un incontournable des fêtes de fin d’année. Mais connaissez-vous vraiment son histoire ? Petit point historique. 

Une pastille pour la gorge née dans un couvent

Notre voyage dans le temps nous amène au XVIIe siècle, en France. Un beau jour, dans la jolie commune de Moret-sur-Loing en Seine et Marne, les moines partent en quête d’un remède contre les maux de gorge. À ce titre, ils expérimentent avec des sirops de sucre mélangés à de l’orge. À force d’expérience, ils donnent naissance à des bâtonnets sucrés, d’abord simples et droits. Plus tard, les bénédictines du couvent se chargent de répandre le bruit de leurs supposés bienfaits en vendant les bâtonnets, tout en gardant le secret de la recette.

Petit à petit, la friandise médicinale parvient aux papilles de l’aristocratie. La cour royale, friande de douceurs raffinées, adopte cette sucrerie qui ne ressemble à aucune autre. On raconte que Louis XIV, qui goûtait peu aux excès sucrés, aurait pourtant particulièrement apprécié le sucre d’orge. Le bonbon devient alors un symbole de luxe, à la fois rare et sophistiqué. Sa popularité dépasse ensuite les frontières françaises, et inspire d’autres confiseurs en Europe et au-delà.

De la cour royale aux fêtes de noël

Petit à petit, le sucre d’orge fait son chemin loin de la cour royale. Il devient l’une des pièce maîtresse des fêtes de Noël, notamment dans les pays anglo-saxons. Toujours droit jusqu’ici, ce n’est qu’au XXe siècle qu’il prend la forme incurvée en "crosse" que nous lui connaissons aujourd’hui. Mais pourquoi cette transformation ? Deux grandes histoires s’affrontent.

La première évoque un lien direct avec la foi chrétienne. Un confiseur américain aurait voulu exprimer la solidité du Christ en créant ces bâtonnets durs et sucrés. Leur forme en « J » rappellerait à la fois Jésus et la crosse des bergers, symbole biblique des pasteurs veillant sur leurs brebis. Cependant, l’explication la plus terre à terre est plutôt d’ordre pratique : une forme en J permet de suspendre facilement les bonbons aux branches des sapins. Une initiative attribuée à Bob McCormack dans certains ouvrages, le confiseur étant à l’origine de la plus grande fabrication industrielle de sucres d’orge au début du XXème siècle. 

Que l’on préfère l’une ou l’autre histoire, une chose est sûre : un Noël sans sucre d’orge, c’est comme un sapin sans guirlandes. Et si cette friandise se retrouve sur votre table le soir du réveillon, elle n’aura plus de secrets pour vous.

Auteur : Marin TDM

Crédit Photo : Lisovskaya/iStock

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