# Économie
Vers la fin des fleurs artificielles sur les façades des cafés ?
Publié le 29 mars 2024 à 16h15
Des pivoines, des cerisiers ou encore des orangers habillent depuis plusieurs années les façades des cafés et restaurants parisiens. Si certains adorent ces touches de couleurs, d’autres pensent que ces fleurs artificielles sont une aberration. La ville de Paris se penche depuis peu sur un encadrement de ces décorations.
Une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR) sur les commerces de la capitale démontre que si cette tendance à l’habillage des façades est apparue il y a moins de dix ans, c’est toutefois au lendemain des confinements liés à la crise sanitaire que la pratique prend son essor. Ainsi, en avril 2023, pas moins de 325 établissements ayant une façade décorée sont recensés. Ils prennent particulièrement racine dans le centre de Paris mais le 11e et 14e arrondissement en sont aussi très chargés. Mais alors pourquoi en recense-t-on autant ?
La mode Instagram
Inspirées des cafés londoniens, les façades fleuries prennent racine dans la capitale depuis 2017. Et pour cause, selon Maison Flowers, une entreprise spécialisée dans ces devantures artificiellement décorées de végétaux, les fausses plantes permettent une augmentation entre 30 % et 40 % du chiffre d'affaires des établissements optant pour ces ornements.
Pourquoi ? Parce qu'elles sont « instagramables ». Ces devantures colorées attirent l'œil des passants, et notamment des plus jeunes, par leur esthétisme et se retrouvent ainsi facilement sur les réseaux sociaux. Cela donne également l'impression que le lieu est original et crée une atmosphère accueillante et attractive pour les clients.
Une lutte contre l’artificialité
Cependant, l'artificialité de ces façades est mauvaise pour l'environnement. Faits de plastique et de tissu, ces végétaux synthétiques sont, pour la plupart, importés de Chine. De plus, ils participent à la prolifération du plastique dans la ville, allant à l'encontre des démarches de la municipalité pour réduire l'utilisation de matériaux polluants. Le conseil municipal de Paris a donc voté à l'unanimité en faveur d'une charte de régulation de ces décorations en plastique.
Les arguments retenus pour modérer cette profusion florale ? L’aspect décoratif d’abord : ces fleurs et arbustes artificiels dénaturent l'esthétique pourtant mythique de la capitale. La sécurité ensuite : le plastique et le tissu, matériaux principaux de ces ornements, peuvent représenter un risque majeur lors d'incendies.
Espérons que cette régulation à venir sera l’occasion pour les commerçants de se tourner vers des plantes et fleurs naturelles qui, outre leur intérêt écologique, sentent bon !
Autrice : Flavie R
Crédit Photo : Elena Dijour/iStock