# Économie
L’habitat participatif, faire revivre l’entraide
Publié le 14 mars 2023 à 23h00
Poussés par la loi ALUR, les habitats participatifs fleurissent partout en France. Ce mode de vie hybride entre la copropriété et la colocation séduit de plus en plus de Français. Mais pourquoi l’habitat participatif suscite-t-il autant d’engouement ?
Déjà bien installé chez nos voisins néerlandais et allemands, l’habitat participatif commence à se faire une place dans le paysage immobilier français. Que ce soit à la campagne ou en ville, ce mode de vie encadré par la loi ALUR depuis 2014, a tant séduit les Français qu’on compte aujourd’hui plus de 1 200 projets, dont 526 aboutis. Mais un habitat participatif, c’est quoi ?
Entre la copropriété et la colocation, choisir l’habitat participatif, c’est un peu comme acheter une maison avec des copains pour faire une grande colocation où chacun serait propriétaire de son bout de logement. À l’origine de chaque projet, il y a un groupe de personnes qui s’associent dans un but commun : acheter un terrain pour construire leur habitat de rêve. Un processus long car avant de commencer la construction ou la rénovation des lieux, il faut que tous les habitants se mettent d’accord sur leurs envies et besoins afin de réaliser une habitation parfaite pour tout le monde. C’est notamment dans ce temps de réflexion que se mettent en place les règles de vie et de gestion durable.
Ecoravie, une construction responsable
L’habitat participatif est conçu pour répondre aux besoins et envies de tous. C’est pourquoi tous les appartements ou maisons des cohabitants ne sont pas forcément identiques. Ici, le but est d’optimiser l’espace de vie des cohabitants en créant des espaces communs comme par exemple, une chambre d’amis, une salle à manger ou même une cuisine commune pour permettre aux habitants de recevoir des invités ponctuellement et ainsi libérer de l’espace de vie dans leur espace individuel. Mais la salle commune est aussi un lieu de décision. Agrandir le potager, réaménager la cuisine commune, c’est dans cette salle que l’avenir de l’habitat se joue.
Chaque habitat participatif est donc unique et cette unicité passe surtout par les choix de construction et de matériaux. La résidence Ecoravie à Dieulefit (26) a, par exemple, fait le choix de la paille et de l’enduit de terre pour ses murs. Un choix qui permet notamment de stocker la chaleur ou la fraîcheur, un bon moyen de faire des économies de chauffage l’hiver et de climatisation l’été. En plus de cela, les écoravissants (nom des résidents) ont opté pour une exposition plein sud permettant à leur bâtiment de se chauffer uniquement grâce à la chaleur du soleil via des serres bioclimatiques dans le bâtiment. Des panneaux solaires sont également posés sur les garde-corps sud du même bâtiment, ce qui permet de chauffer les ballons d’eau. Ces choix permettent aux habitants de vivre de ce que la nature leur donne, tout en faisant des économies d’énergie.
Un esprit communautaire
Les habitats participatifs ont alors un point commun : œuvrer pour le bien-être des habitants dans une perspective de durabilité. Ce mode de vie est avant tout une démarche citoyenne, une envie de vivre autrement, de favoriser l’écologie et la communauté. En réfléchissant ainsi à l’habitat de leurs rêves, en partageant des lieux de vie, ce sont de nouveaux liens qui sont tissés entre les cohabitants. Et quand l’aspect participatif est lié à l’intergénérationnalité, comme dans la résidence Écoravie, cela crée de belles choses. Accueillir des personnes âgées au milieu de familles permet de lutter contre la solitude des seniors. Et l’aspect communautaire fait qu’il y a un respect et une entraide entre les cohabitants.
L’habitat participatif, c’est donc un bon moyen de réinventer l’habitat. Cela permet une façon de vivre autre, plus durable, plus écologique. Alors si changer de mode de vie vous intéresse, vous pourrez peut-être trouver votre bonheur près de chez vous parmi les projets en cours.
Autrice : Flavie R
Crédit Photo : svetikd