# Économie
Le bon décryptage sur l’interdiction des moteurs thermiques
Publié le 27 juin 2022 à 22h00
Le Parlement européen a pris sa décision : les députés se sont prononcés en faveur de l’interdiction de la vente de voitures à moteur thermique à compter de 2035. Tous à l’électrique, donc ? Des constructeurs seront-ils exemptés ? Est-ce valable pour les deux roues et camions ? On fait le tour de ce qu’il faut savoir.
Quel est le contenu du texte voté ?
Mercredi 8 juin, le Parlement européen a voté en faveur de l’interdiction de la vente de véhicules neufs à moteur thermique (essence, diesel mais aussi hybride) à partir de 2035. Ce texte s’inscrit dans un paquet de réformes visant à réduire les émissions de CO2 de 55 % par rapport à 1990, puis viser la neutralité climatique en 2050.
Les constructeurs ne pourront donc plus lancer la production de nouveaux véhicules thermiques neufs à partir de cette date. Par ailleurs, le texte ne concerne nullement l’usage et la revente de véhicules d’occasion.
Des exemptions seront-elles possibles ?
La filière automobile du luxe pourra en effet bénéficier d’une exemption. Les constructeurs écoulant moins de 1 000 véhicules par an pourront continuer à commercialiser leurs autos, comme les fabricants de supercars de sport. Ceux fabricant moins de 10 000 voitures pourront également demander une dérogation. Cet “amendement Ferrari”, comme il est surnommé, a pour le moment été approuvé jusqu’en 2036. Pourra-t-il être étendu ? Pour le moment, c’est le grand flou.
Les camions et les deux roues sont-ils concernés ?
Non, le texte ne concerne pour le moment que les voitures et les camionnettes de type véhicule utilitaire. Toutefois, lors de la prochaine phase de l’adoption du texte, les représentants du Parlement européen ainsi que les ministres de l’Ecologie des Etats membres vont entériner cette première mouture. Un nouveau cycle similaire devrait alors démarrer, concernant les camions d’abord, puis les deux-roues ensuite, et décidera si les moteurs thermiques seront interdits sur ces véhicules.
Mais parce qu’ils ne sont pas utilisés par l’essentiel des conducteurs européens, les moteurs thermiques pour ces types de véhicules ont moins de chance d’être interdits. « La voiture, utilisée par la grande majorité des citoyens, nécessite un traitement différencié de celui des deux-roues qui concerne moins de monde », rappelle ainsi le député européen Eric Andrieu dans Libération.
Quelle suite à ce vote ?
Les chefs d’Etats membres se réuniront à l’occasion du Conseil européen de l’environnement, le 28 juin prochain, pour examiner le dispositif et définir « la position des Etats membres dans les négociations avec les deux autres institutions européennes » que sont le Conseil et la Commission européenne, rappelle le site du gouvernement.
Auteur : Benjamin B
Crédit photo : Anna Shvets