# Économie

La nourriture imprimée en 3D va-t-elle créer une révolution dans nos assiettes ?

Publié le 27 juillet 2023 à 22h00

Imprimante 3D imprimant un steak comestible
Imprimante 3D imprimant un steak comestible

Le concept peut étonner, il rappelle même des inventions de Willy Wonka ! Seulement, face aux défis de l’alimentation à l’échelle planétaire, imprimer son repas pourrait bien devenir une réalité. Décryptage.

La gastronomie du futur, l’avenir de l’alimentation industrielle ou un flop en devenir ? L’impression 3D n’a pas (encore) révolutionné nos usages quotidiens, mais elle a depuis longtemps créé un séisme dans de nombreuses industries – aéronautique et automobile en tête de liste. L’industrie alimentaire sera-t-elle la suivante ? Surtout, l’impression 3D d’aliments permettra-t-elle une plus grande équité nutritionnelle sur la planète ? 

Comment ça fonctionne ? 

Cuisiner un gâteau, créer un poisson ou même un peu de viande de kebab avec son imprimante, en direct de sa cuisine : vous en rêvez ? Probablement pas, mais ce sera bientôt possible avec l’impression 3D alimentaire. 

Théoriquement, le concept est le même que pour l’impression 3D « classique » : on transmet un fichier numérique 3D à l’imprimante, qui le restitue par couches successives. Un fonctionnement « par dépôt » qui est aujourd’hui la norme de la plupart des imprimantes. Sauf qu’au lieu de matériaux plastiques souvent utilisés, on va stocker des aliments sous forme de liquide, pâte ou poudre, qui seront plongées dans la machine sous forme de cartouche. L’impression en 3D ne permet donc pas de cuisiner les aliments : elle lui donne la forme avant de passer au four !

Les promesses de l’impression 3D alimentaire 

La toute première impression alimentaire en 3D date de 2006 et fut réalisée par des chercheurs de l’université de Cornell avec une tablette de chocolat. Depuis, avons-nous réellement passé un cap dans l’impression 3D alimentaire ? 

Selon une étude de la bio-technicienne italienne Antonietta Baiano, citée par The Conversation, le marché actuel de l’impression 3D d’aliments devrait atteindre les 44,5 millions de dollars en 2026. L’impression 3D pourrait en effet jouer un rôle central, non pas pour le grand public à court terme, mais pour des besoins nutritionnels spécifiques ou pour des populations dans des situations bien précises : militaires stationnés dans des lieux éloignés, femmes enceintes avec des besoins nutritionnels précis, athlètes ou astronautes. La NASA mène par exemple des recherches avec Beehex, spécialiste américain de l’impression 3D d’aliments, pour fabriquer des aliments dans l’espace à partir de… plastique. 

Très récemment – et de manière un peu moins spectaculaire, sans doute – des chercheurs de l’université de Columbia, à New York, ont réussi à concevoir un cheesecake. Ils présentaient leur gâteau en mars dernier dans une étude publiée dans la revue Nature. Et l’une des particularités de cette démonstration, c’est que le cheesecake en trois dimensions, composé de biscuits, Nutella, banane, farine ou confiture de fraise, était cuit lorsqu’il est sorti de l’imprimante de Creative Machines Lab. Cuit grâce à des lasers en une petite demi-heure. Un pas en avant pour cette technologie. « L’impression 3D d’aliments produira toujours des aliments transformés, mais le bon côté de la chose sera peut-être, pour certaines personnes, un meilleur contrôle et une meilleure adaptation de la nutrition, une nutrition personnalisée », expliquaient les chercheurs. 

Une technologie en plein développement et qui ne touche, pour le moment, qu’une petite niche. Mais qui pourrait à terme offrir à de nombreuses personnes un meilleur contrôle de leur alimentation. 

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : Dragon Claws

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