# Économie
Copropriété : le casse-tête du local vélo
Publié le 29 octobre 2024 à 08h36
Alors que le vélo connaît un regain d'intérêt dans les villes, notamment face aux problématiques de pollution et de mobilité, beaucoup de copropriétaires se heurtent à une question cruciale : où garer son vélo en toute sécurité ?
Si la voiture a longtemps régné en maître dans les parkings des immeubles, le besoin d’un espace dédié aux deux-roues se fait de plus en plus pressant. Cependant, entre législation et réticence des copropriétaires, faire accepter un local vélo peut devenir un vrai casse-tête.
Légalement, qu'en est-il ?
En matière de copropriété, la législation reste floue quant à l’obligation de créer un local vélo dans les immeubles anciens. Depuis 2012, la loi impose la création d’emplacements pour vélos dans les nouvelles constructions. En revanche, les immeubles existants ne sont pas soumis à une telle obligation bien que des aménagements soient encouragés, surtout dans le cadre de travaux de rénovation importants.
Depuis la loi sur la transition énergétique de 2015, les Français sont incités à favoriser la mobilité douce, dont le vélo fait partie intégrante. À l’heure où les politiques publiques s’alignent sur des objectifs environnementaux ambitieux, les copropriétaires doivent repenser la gestion de leurs espaces partagés pour répondre aux attentes croissantes en termes de durabilité.
Un local vélo, pourquoi est-ce indispensable ?
Il ne s'agit pas simplement d'offrir une solution pratique pour les cyclistes. Aménager un espace dédié aux vélos est aussi un moyen de répondre aux enjeux de sécurité et de confort pour tous les résidents. Les vélos laissés dans les couloirs ou accrochés aux rampes d'escaliers posent souvent des problèmes : ils encombrent les espaces communs, gênent le passage et, parfois, augmentent les risques d'accidents.
Un local à vélos sécurisé réduit également les risques de vol qui ne sont pas négligeables. Protéger son vélo dans un abri adapté est plus efficace que de le laisser attaché en extérieur, donc exposé aux intempéries et aux dégradations. Mais au-delà des aspects sécuritaires, un local vélo peut aussi représenter un atout immobilier. À une époque où de plus en plus de citadins l’adoptent comme principal mode de transport, disposer d’un espace sécurisé pour leur deux-roues devient un critère de choix. Un immeuble équipé d’un local vélo est plus attractif pour de futurs acquéreurs ou locataires, notamment parmi les jeunes actifs qui délaissent la voiture et les transports en commun au profit de la bicyclette.
Vers une copropriété bike-friendly
Convaincre les copropriétaires de la nécessité d’aménager un local à vélos repose souvent sur un équilibre délicat entre arguments pratiques, écologiques et financiers. Si certains peuvent se montrer réticents à l’idée d’engager des dépenses supplémentaires ou de modifier l’aménagement des parties communes, d’autres, de plus en plus nombreux, sont sensibles à la transition vers des modes de vie plus verts. La clé réside dans une communication claire et bienveillante : un local vélo peut être vu comme un investissement dans l’avenir. Il s’inscrit dans une dynamique durable, améliore la qualité de vie des résidents, et valorise le bien immobilier.
Il ne faut pas non plus négliger les aspects financiers : l’aménagement d’un local à vélos peut souvent être réalisé à des coûts relativement faibles, notamment si l’on exploite des espaces sous-utilisés comme des caves ou une partie du parking. De plus, certaines communes offrent des aides pour financer des installations de stationnement vélo, dans le cadre de leurs politiques de mobilité urbaine. En se renseignant bien, il est donc possible de minimiser les dépenses pour la copropriété.
Si la voiture a longtemps été le symbole de la modernité et de la liberté de déplacement, le vélo s’impose aujourd'hui comme un choix plus adapté aux réalités de nos villes : il est écologique, économique et bon pour la santé. Transformer sa copropriété en un lieu où le vélo trouve sa place au même titre que la voiture, devient donc une nécessité pour répondre aux nouveaux besoins de mobilité.
Autrice : Carla P
Crédits Photo : LeoPatrizi/iStock