# Économie
Comment bien se débarrasser de ses déchets électroniques ?
Publié le 12 février 2024 à 23h00
Alors que l’industrie technologique est en plein essor, une crise silencieuse émerge : celle des déchets électroniques. Son accumulation mondiale atteint des niveaux alarmants. Pourtant, des outils sont disponibles pour améliorer leur recyclage. Tour d’horizon des bonnes pratiques.
Au cours des dernières années, l'augmentation des déchets électroniques (DEEE) est devenue une préoccupation mondiale. Ces déchets constituant le flux de déchets solides dont la croissance est la plus rapide, ont atteint le chiffre stupéfiant de 53,6 millions de tonnes dans le monde en 2019 selon l’OMS, soit l'équivalent du poids de 4 500 tours Eiffel. L’outil de veille de l’Unesco affirme que seuls 17,4 % ont été officiellement recyclés. Ces détritus électroniques, y compris les appareils tels que les ordinateurs et les téléphones portables, constituent une double menace lorsqu'ils ne sont pas éliminés correctement. Ils sont un risque pour l'environnement mais également pour la santé.
Pourquoi les déchets électroniques sont-ils un problème ?
En effet, une mauvaise gestion des déchets électroniques libère des substances toxiques comme le plomb dans l'environnement, ce qui a un impact très négatif sur la santé. Malgré les réglementations internationales, les mouvements transfrontaliers illégaux de déchets électroniques persistent. En particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire où les réglementations et les infrastructures sont insuffisantes.
Classés comme dangereux, les déchets électroniques contiennent des matériaux toxiques tels que les dioxines, le plomb et le mercure. Ces substances font partie des dix substances chimiques préoccupantes pour la santé publique, selon la législation en vigueur sur le sujet. A elle seule, l'Europe produit 12,4 millions de tonnes d'équipements électriques et électroniques par an, ce qui représente 4,7 millions de tonnes de déchets électroniques collectés, soit une moyenne de 10,5 kilogrammes par personne. Mais alors, en France, que fait-on aujourd’hui et que peut-on mettre en place demain ?
Que dit la législation ?
En France, le gouvernement met de plus en plus de choses en œuvre pour pallier ce problème grandissant. Depuis le 15 décembre 2022, par exemple, une collecte spécifique est mise en place, avec des bacs dédiés à chaque catégorie de déchets allant des piles aux machines à laver. Un bonus réparation encourage désormais la réparation d'appareils hors garantie, offrant une alternative durable au remplacement systématique. Que ce soit pour un petit appareil comme un téléphone, ou un équipement plus imposant comme une télévision, la procédure de traitement varie. Le choix entre remplacement et réparation influence également la démarche à suivre.
Les fabricants et importateurs sont tenus responsables de la collecte, du tri, et de la valorisation des DEEE. Les éco-organismes agréés peuvent également jouer un rôle essentiel dans cette démarche. Dans tous les cas, la collecte des DEEE doit être accompagnée du tri, du traitement sélectif, et de la valorisation des déchets. Le logo Triman sur les emballages assure aux consommateurs que les produits sont recyclables. Il existe également un registre des producteurs, sous la gestion de l'Agence de la transition écologique (Ademe), qui contrôle la filière de traitement des DEEE. Ce registre assure la transparence des quantités d'équipements mis sur le marché et les méthodes de traitement des déchets.
La bonne initiative
Et si, au lieu de jeter, on donnait ses vieux appareils pour leur offrir une nouvelle vie recyclée ? C’est ce que propose ecosystem, référence dans le tri des DEEE, qui s’engage à gérer l'ensemble du processus, du recueil des téléphones à leur traitement. Les téléphones collectés sont dirigés vers les Ateliers du Bocage, une société d'intérêt collectif membre d'Emmaüs France, générant des emplois, notamment en contrat d'insertion, tout en préservant des tonnes de matières premières et en évitant des émissions de CO2. Si toutefois votre bien est réutilisable et n’est pas encore en fin de vie, on vous conseille d’en faire don !
Parfois un peu complexe, la gestion écoresponsable des déchets électroniques exige une participation active des consommateurs. Du tri à la collecte spécifique et au recyclage solidaire, chaque geste compte pour minimiser notre empreinte écologique et bâtir un avenir plus durable.
Autrice : Carla P
Crédit Photo : hxyume/iStock