Tout beau, tout neuf 

Hello Tomorrow!

Situé dans un monde rétrofuturiste, Hello Tomorrow! est centré sur un groupe de VRP de l’immobilier vendant des logements flambant neufs sur la lune. Billy Crudup incarne Jack, un vendeur de grand talent et d'ambition, dont la foi inébranlable en des lendemains qui chantent inspire ses collègues, revitalise ses clients désespérés, mais menace de le laisser dangereusement perdu dans le rêve qui le fait vivre.

La nouvelle série Apple a des (gros) airs de Mad Men, mais cette fois, il ne s’agit pas de vendre du Ketchup. L’action se situe dans les simili-années 50. Les rues sont colorées, les motels en plein essor et on rêve de se garer en Cadillac au diner du coin pour écouter le juke box. Sauf que dans ce monde-là, les voitures volent et les petits boulots sont effectués par des robots perfectionnés. A Vistaville, tout semble faire rêver avec de telles couleurs et une technologie de pointe. Pourquoi diantre déménager sur la Lune ? Dans Hello Tomorrow!, tout indique qu’il faudrait peut-être sortir la tête des étoiles.

Hello Tomorrow! de Jonathan Entwistle. 10 épisodes de 30 minutes. En cours de diffusion sur Apple TV

Shrinking

Jimmy (Jason Segel) a du mal à faire le deuil de sa femme tout en assumant son rôle de père, d'ami et de thérapeute. Il décide d'essayer une nouvelle approche avec tous ceux qui se trouvent sur son chemin : la thérapie sans filtre. Allant à l’encontre de sa formation et son éthique, il se retrouve à changer radicalement la vie des gens, y compris la sienne. Shrinking combine des histoires de famille, d’amitié, de deuil et d’amour à travers un éventail de personnages touchants et hilarants. 

Produit et écrit par l’équipe de Ted Lasso, cette série a des airs de sitcom. L’idée de départ est simple et familière. Ce qui l’est moins est sans doute la présence d’Harrison Ford, chef du cabinet psy de Jimmy, père par procuration de celui-ci, dont le personnage bourru laisse entrapercevoir une vulnérabilité particulièrement touchante. Les personnages sont si attachants que la série fonctionne comme un lieu de rencontre où l'on s'intéresse surtout à l'honnêteté de chacun envers lui-même et les autres. 

Shrinking, de Bill Lawrence, Jason Segel et Brett Goldstein. 10 épisodes de 45 minutes. En cours de diffusion sur Apple TV

Extraordinary

Imaginez. Depuis quelques années, chaque jeune se voit affublé d'un super pouvoir autour de ses 18 ans. Certains sont dotés d'une force extraordinaire, d'autres peuvent faire parler les morts, tandis que dans les rues de Londres se croisent celles qui volent dans les airs et ceux qui courent plus vite que les voitures. Dans ce monde où l'exceptionnel devient ordinaire, on suit les atermoiements de Jen, laissée pour compte de cette foire aux pouvoirs.

L'objectif de la jeune femme : tenter coûte que coûte de faire advenir sa faculté, pour enfin rejoindre la cohorte de ses extraordinaires camarades, parmi lesquels Cash, son coloc qui remonte le temps et Carrie, meilleure amie dotée de capacités de médium. Ce point de départ est l'occasion pour la jeune scénariste irlandaise Emma Moran de signer une oeuvre qui prend tous les tropes de son temps à contre-pied : une série young adult un peu plus trash et absurde que toutes les autres, et un monde dans lequel les super héros n'ont de « super » et de  « héros » que le nom. A consommer sans modération, et avec une bonne dose d'humour noir.

Extraordinary, d’Emma Moran. 8 épisodes de 30 minutes. Saison 1 disponible sur Disney +.

A pister 

The Gold

En 1983, six hommes s’introduisent dans un dépôt près de Heathrow en espérant voler un million de livres en devises étrangères. A la place, ils se sont retrouvés avec… 26 millions de livres en lingots d'or. Et ça fait toute la différence.

Devenu l’un des plus gros casses de l’histoire (malgré lui), le Banks’ Mat robbery a tout d’une série. Pilotés par Neil Forsyth, le créateur de la géniale Guilt (Arte), les six épisodes retracent le parcours d’un Scotland Yard remonté à bloc sur la trace de cet or qui rend le pays fou. D'une fonderie dans un jardin, en passant par des sociétés écrans et des achats immobiliers, jusqu'à un compte bancaire au Liechtenstein, rien n’est laissé au hasard.

The Gold, de Neil Forsyth. 6 épisodes de 60 minutes. Saison 1 à venir prochainement.

Poker Face

Poker Face relate les aventures de Charlie Cale (Natasha Lyonne), une ancienne joueuse de poker assidue et sorte de détecteur de mensonges humain – capable de déceler n’importe quelle entourloupe. Après la mort de son amie et collègue, la voici en cavale prompte à dire des conneries, en tant que serveuse de cocktail dans un casino de Vegas, vivant dans une caravane et se cachant d'une réputation calomnieuse au poker. Chaque épisode s'ouvre sur un crime – jamais trop violent ni jamais trop difficile à élucider - sur lequel Charlie tombe et qu’elle doit, bien malgré elle, finir par élucider. 

Sorte de Colombo au féminin, portée par la très cool et charismatique Natasha Lyonne (Orange is the new Black, Russian Doll), Poker Face est une série comme on en voit rarement : très confortable, drôle et assez stimulante. On se prend rapidement à vouloir jouer les apprentis détectives dans cet univers seventies à s’y méprendre. 

Poker Face de Rian Johnson. 10 épisodes de 50 minutes. Saison 1 à venir prochainement.

A (re)découvrir

The morning show

Quand l’un des présentateurs de la matinale la plus suivie des États Unis, Mitch Kessler (Steve Carell), est accusé d'inconduite sexuelle, l’émission est sur le point de s’écrouler. Alors qu’Alex Levy (Jennifer Aniston) risquait d'être licenciée avant que cette « bombe » n'éclate, elle en devient la star puisque la marque « Morning Show » ne peut plus supporter de mauvaise publicité. C’est sans compter l’arrivée fulgurante d’une journaliste de terrain téméraire et pleine de ressources, Bradley Jackson (Reese Witherspoon), et d’une rivalité inévitable…

The Morning Show explore le monde impitoyable des matinales télévisées américaines à l’ère « Me Too ». Deux femmes complexes qui cherchent à survivre aux exigences d'une vie professionnelle compliquée tout en faisant face à des crises personnelles et professionnelles. Un drame irrévérencieux qui aborde la dynamique du pouvoir au bureau entre les femmes et les hommes, et entre les femmes et les femmes.

The Morning Show, de Kerry Ehrin. Deux saisons de 10 épisodes de 50 minutes. Disponible en intégralité sur Apple TV.

Mrs. America

Mrs. America raconte l’histoire du mouvement pour la ratification de l’amendement sur l’égalité des droits (ERA) et la réaction inattendue d’une femme conservatrice nommée Phyllis Schlafly, alias « l’amie de la majorité silencieuse ». À travers les yeux des femmes de l’époque – ceux de Schlafly et des féministes Gloria Steinem, Betty Friedan, Shirley Chisholm, Bella Abzug et Jill Ruckelshaus - la série explore comment l’un des champs de bataille les plus difficiles de la guerre culturelle des années 70 a contribué à donner naissance à la majorité morale et a changé à jamais le paysage politique.

Avec un casting de superstars, Cate Blanchett, Rose Byrne, Elizabeth Banks, Melanie Lynskey, Tracey Ullman, Sarah Paulson, Mrs. America transporte les spectateurs au cœur de la lutte historique pour le droit des femmes. Clash de valeurs, d’intérêts, d’égo – tout y passe. Personne n’est innocent, ni n’est épargné. Si les neuf épisodes contiennent chacun une bonne dose de fictionnalisation pour dramatiser le fond, ils n’en restent pas moins intéressants.

Mrs America, de Dahvi Waller. 9 épisodes de 50 minutes. Disponible sur Canal +

A rattraper

Bien sûr, il y a de quoi faire cette saison côté séries ! En mars et avril sortiront respectivement les dernières saisons de Succession (HBO) et de The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon) mais aussi la suite des aventures des filles de Yellowjackets (Canal +) pour une saison 2 qui s’annonce toujours plus haletante. Dans les suites très attendues vient de paraître la saison 2 de Your Honor (Canal +) avec un Bryan Cranston en pleine forme. Vous pouvez arrêter de respirer car Ted Lasso et l’équipe de l’AFC Richmond sont de retour depuis le 15 mars sur Apple TV. Et puis, comment passer à côté : The Last of Us est disponible en intégralité et c’est une sacré claque.

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Working Title Films, Apple, Disney, BBC, Peacock TV/NSC, HBO