Il suffit de passer le sas d’entrée de l’ancienne fonderie d’acier pour être plongé dans un univers artistique à part entière. Du sol au plafond, visiteurs et visiteuses sont plongés à l’intérieur des tableaux des grands peintres. Ça et là, on s’arrête pour admirer les détails d’une œuvre probablement déjà aperçue dans un livre, ou pour les plus chanceux dans un musée. Les enfants, eux, lèvent la tête. Les murs les surplombent, les enrobent et les entraînent dans l’histoire de l’exposition du moment.

Depuis février 2024, les visiteurs découvrent les trésors de l’Égypte antique. Ils en prennent plein les mirettes : pharaons, reines égyptiennes ou scarabées s’animent sur les murs pour donner vie à un spectacle son et lumière. « On a le sentiment d’accueillir tout le monde. Aussi bien des visiteurs qui ne fréquentent pas ou peu les musées que les plus experts », confie Jacques de Tarragon, le directeur de l’Atelier des Lumières.

Le musée pour toute la famille

Parmi ces personnes qui n’ont jamais mis un pied dans un musée, il y a bien sûr les enfants. Avec un brin de fierté dans le regard, Jacques de Tarragon annonce que 47 % des visiteurs viennent en famille. « Ce qui est très touchant, ajoute-t-il, c’est de voir à quel point [lors de l’exposition sur Tintin] les grands-parents avaient envie de partager ce qui avait été synonyme d’une passion de jeunesse. ».

Un sentiment confirmé par les visiteurs eux-mêmes. Géraldine, une retraitée venue voir l’exposition avec son petit-fils Léo, reconnaît que l’art numérique lui permet de découvrir l’Egypte antique de façon originale, tout en partageant un moment privilégié avec son petit-fils. Elle avoue trouver le concept intéressant et ludique pour les enfants. « Il est très content et plus calme que lorsque nous sommes allés au Louvre… » Il faut dire que le digital joue pour beaucoup dans l’attractivité du lieu. Plus facile d’accès, plus interactif et tout aussi éducatif grâce au travail de médiation effectué, le lieu incarne cette nouvelle façon de se cultiver chère à son directeur.

Un pont vers l’amour de l’art (et parfois, vers les musées) 

L’un des objectifs affichés par l’Atelier des Lumières est d’être un pont vers l’art et les musées traditionnels. « On espère que l’Atelier des Lumières puisse être le point de départ d’un intérêt marqué pour la peinture et l’art » assure Jacques de Tarragon. Et pour cela, le numérique est la clé. « Quand vous voulez découvrir l’univers d’un peintre de manière ludique, ou autrement qu’en regardant un tableau statique, [le musée immersif] est une expérience géniale. Vous allez pouvoir vous balader dans la halle et voir à peu près 800 œuvres, ce qui permet de traverser de manière exhaustive l’univers de l’artiste, de ses débuts jusqu’à la fin de son œuvre. En 40 minutes, vous n’avez pas le temps de vous ennuyer. »

Géraldine le confirme, elle et son petit-fils n’ont pas vu le temps passer. Pour Léo, « c’était génial ». Il dit avoir adoré quand les Égyptiens construisaient les pyramides et lorsque les hiéroglyphes se sont transformés en sable. Et puisque la curiosité de Léo est sans faille, sa grand-mère lui offre même un livre sur les secrets des dieux égyptiens à la sortie de l’exposition. Elle dit aussi vouloir revenir pour l’exposition consacrée à Astérix en octobre prochain. Cette exposition, le directeur l’espère familiale pour que petits et grands découvrent ou redécouvrent les aventures des célèbres Gaulois. De quoi amener un public encore plus divers dans ce lieu consacré à la culture, qui pourrait bien être une porte ouverte vers des musées considérés comme plus traditionnels. 

Et bonne nouvelle : les expositions disponibles à L’Atelier des Lumières voyagent. En France, deux autres centres existent à Bordeaux et aux Baux-de-Provence. De quoi satisfaire les novices et passionnés d'art et de culture à travers tout le pays !

Autrice : Flavie R

Crédit Photo : © Culturespaces / C. de la Motte Rouge