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Voyager léger : la parade des compagnies aériennes pour améliorer leur empreinte carbone

Publié le 27 août 2023 à 22h00

Jeune homme assis près du hublot dans un avion voyageant avec un seul sac à dos
Jeune homme assis près du hublot dans un avion voyageant avec un seul sac à dos

À une époque où la conscience environnementale est de plus en plus forte, l'industrie aéronautique s'efforce de faire des progrès significatifs pour alléger son impact écologique. Une idée parfois prise à la lettre… 

Conscientes du rôle du poids (littéralement) des avions dans la consommation de carburant et les émissions de CO2, les compagnies aériennes cherchent depuis longtemps à alléger leur flotte. En utilisant des matériaux et des techniques d'ingénierie de pointe, les constructeurs d'avions ont pu réduire leur poids de manière significative. Les avions plus légers nécessitent moins de carburant pour voler, ce qui se traduit par une réduction des émissions de gaz à effet de serre. En outre, les progrès réalisés en matière d'aérodynamique et d'efficacité des moteurs ont complété cet effort, contribuant à une réduction globale de l'impact sur l'environnement. Mais l’urgence climatique demande un peu plus d’efficacité que des préoccupations liées à la construction. Désormais, les compagnies aériennes associent les passagers et leurs bagages à leurs efforts en matière de développement durable. Et leurs idées ne manquent pas de panache… 

A l’autre bout du monde, en 2013, Samoa Air avait créé la surprise en annonçant vouloir peser et facturer les passagers empruntant leur service en fonction de leur poids. S’il n’est plus question d’implémenter une tarification particulière, c'est maintenant au tour d'Air New Zealand de peser les passagers, sur la base du volontariat, avant qu'ils n'embarquent sur les vols internationaux, dans le cadre d'une étude visant à optimiser la capacité des avions. Les données seront enregistrées de manière anonyme et rendues inaccessibles au personnel et aux autres passagers. Selon la compagnie, le fait de connaître le poids moyen des passagers permettrait d'améliorer l'efficacité du carburant à l'avenir. 

Voyager les mains dans les poches

Autre idée étonnante mais étrangement séduisante, la compagnie nationale Japan Airlines (JAL) propose une solution unique afin d'alléger les soutes et de réduire l’impact des vols sur l'environnement : la location de vêtements sur place. Cette initiative expérimentale, appelée « Any Wear, Anywhere », est une collaboration entre JAL et le groupe Sumitomo qui vise à promouvoir le tourisme durable. Tout au long des 13 mois de l'expérience, JAL recueillera des données pour déterminer si le programme conduit à une réduction globale du poids des bagages des passagers. 

Pour participer au programme, les visiteurs peuvent réserver leurs vêtements de location afin de s'assurer qu'ils disposent de l'équipement approprié pour leur voyage. Les vêtements, provenant de stocks excédentaires des détaillants et de vêtements de seconde main collectés par une entreprise partenaire, seront livrés au lieu d'hébergement du voyageur et seront ensuite collectés pour être lavés et recyclés.

Le site web qui gère le système de location de vêtements met en avant les avantages environnementaux de la réduction du poids des bagages. Il affirme qu'une réduction de 10 kg du poids des bagages d'un passager sur un vol peut se traduire par une réduction estimée à 7,5 kg des émissions de dioxyde de carbone. Pour mettre les choses en perspective, une réduction de 7,5 kg des émissions de CO₂ équivaut à ne pas utiliser un sèche-cheveux pendant 78 jours, sur la base d'une utilisation moyenne de 10 minutes par séance de séchage.

Oui, ça parait un peu absurde, voire extrême, mais cela a le mérite d’être créatif ! Les compagnies aériennes se rendent compte que la prise en compte des préoccupations environnementales nécessite un effort collectif de la part des acteurs du secteur et des voyageurs. L’avion n’a plus tellement la côte auprès des voyageurs sensibles aux questions environnementales souvent en proie à des frustrations liées à l’envie de voir du pays. Le retour d’expérience est attendu avec impatience, mais en attendant on peut toujours prendre le train chargés comme des mulets et libres comme l’air !

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Bambi Corro/Unsplash

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