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Les bons rituels - Feuilleter un magazine papier

Publié le 8 avril 2024 à 08h00

Revenir aux magazines papier, c’est une manière de se déconnecter, de rester concentrés
Revenir aux magazines papier, c’est une manière de se déconnecter, de rester concentrés

La mort des magazines papier a été annoncée, en long, en large et en travers. Pourtant, malgré les heures passées sur Instagram, les chorégraphies regardées sur TikTok et les images collectionnées sur Pinterest, les magazines papier sont toujours bel et bien là. 

Le papier fait de la résistance

L’expérience tangible que procure le papier offre un plaisir incomparable au scroll sur les écrans. Revenir aux magazines papier, c’est une manière de se déconnecter, de rester concentrés. La joie de commencer la journée au comptoir avec un quotidien local - Var Matin, le Télégramme, ou Midi Libre - et de tourner les grandes pages de ces gazettes tout en touillant son café. Les mensuels et trimestriels, de leur côté, se lisent dans un bain, s'amènent pour un trajet en train puis finalement s’exposent fièrement sur les tables basses.

Un contenu singulier

Chaque équipe éditoriale a un point de vue différent. Quand on achète un magazine papier, on accède aux raisonnements de la rédaction qui est derrière. Au fil des pages, on découvre le fil de leurs pensées, leurs parti-pris. Le contenu est pensé, structuré, il s’enchaîne selon un cheminement réfléchi en amont. Alors que sur les réseaux sociaux, on sélectionne ce qu’on aime, on passe d’un post à un autre, l’algorithme nous impose sa cadence : la seule logique est celle de l’addiction. Dans un monde saturé d’informations, c’est agréable de se reposer sur des informations choisies par des journalistes professionnels. C’est un filtre sur la frénésie de notre société.

Les nouvelles règles du jeu

La ligne éditoriale des magazines papier change : les sujets sont parfois plus niches, les contenus imaginés pour durer, les images très travaillées. Les magazines se rapprochent parfois du livre - alors appelés "mooks" - avec des papiers épais et des beaux tirages pensés pour être collectionnés. Acheter un magazine, c’est accepter de ralentir et l’objet en lui-même change aussi de temporalité. Les trimestriels et hors-série ne se périment pas et gardent un intérêt malgré le temps qui passe. La distribution elle aussi évolue, aujourd’hui certains magazines niches ou des hors-séries sont vendus dans les cafés, les musées, les galeries.

Les mille et une activités qui gravitent autour des magazines

Les magazines papier ont évolué pour être bien plus que des magazines : ils sont des agrégateurs de communauté. En se spécialisant et en adoptant un ton de voix unique, ils entraînent dans leur sillon des passionnés. Ils rassemblent ces derniers autour d’expositions, d’événements, de talks. Dernier exemple en date, le festival Le goût de M du magazine du même nom, fin mars 2024, à l’école Duperré à Paris. De nouveaux modèles économiques émergent autour de ces cercles qui réunissent les lecteurs.

Le trésor des collectionneurs

Toutes ces raisons suscitent un nouvel enthousiasme pour ceux qui les collectionnent. Dans les années 2010, les magazines indépendants se sont multipliés, il y en avait pour tous les goûts. Ce foisonnement n’a pas duré mais aujourd’hui ces magazines sont très recherchés par les passionnés. Ils se chinent notamment par lot sur leboncoin. On les recherche pour leur point de vue différent, leur spécialisation, l’effet Madeleine de Proust assuré. Certains esthètes collectionnent leurs images légèrement passées et adorent les découper. Les feuilleter c’est ouvrir une fenêtre sur une autre époque… Et pour les anniversaires, quid d’offrir le quotidien publié le jour de la naissance de la personne fêtée ?

Bonne lecture !

Auteur : Chloé A

Crédit Photo : Blair Fraser/Unsplash

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