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A Paris, le miel de ville fait le bzzbzz

Publié le 7 novembre 2022 à 23h00

Abeille qui butine
Abeille qui butine

Avec près de 2 000 espèces d’arbres et de fleurs présentes sur le territoire parisien, les abeilles butinent gaiement dans la capitale. Historiquement implantée à Paris, l’apiculture urbaine continue d’y connaître un franc succès. Partons à la découverte de ces précieuses ouvrières. 

Au Jardin du Luxembourg, à quelques encablures du Sénat, il n’est pas rare d’entendre un bourdonnement soutenu. Des joueurs d’échec bougons ? Un sénateur contrarié ? Détrompez-vous ! Dès 1856, la Société Économique d’Apiculture s’est établie dans le célèbre jardin, avec l’idée de protéger les abeilles. L’association y a fait construire ce qui est, désormais, le plus vieux rucher urbain de France. Des toits du somptueux Opéra Garnier à ceux du ministère de l’Intérieur, on trouve des ruches partout dans la capitale. En 2022, on en compte pas moins de 1 500 !

Les abeilles ont une importance sans pareille pour notre écosystème. En effet, selon Greenpeace, 75 % de la production mondiale de nourriture dépend des insectes pollinisateurs et entre 60 et 90 % des plantes sauvages ont besoin d’insectes pollinisateurs pour se reproduire. Alors attention aux  pesticides, à la monoculture ou aux pratiques agricoles intensives qui sont des menaces pour les abeilles dont le taux d’extinction est de 100 à 1 000 fois supérieur à la normale. Toutefois, l’apiculture urbaine permet de protéger et préserver les abeilles ! 

En ville, moins de pesticides 

Le milieu urbain n’est pas aussi hostile à la biodiversité qu’on ne le pense. Les pesticides y sont rares, quand ils ne sont pas carrément interdits, comme c’est le cas à Paris. De plus, de nombreuses fleurs mellifères, idéales pour les pollinisateurs que sont les abeilles, poussent au sein des parcs et des jardins. Le climat y est moins frais qu’à la campagne, où la température peut drastiquement chuter la nuit tombée - ce qu’apprécient nos amies les abeilles. Enfin, réintroduire les abeilles en ville est une manière de réhabiliter cet insecte qui inquiète plus souvent qu’il ne pique. 

Seulement, la densité des ruches à Paris est de l'ordre de 15 ruches par kilomètre carré : il est donc impossible d’en installer plus. Une concentration trop élevée pourrait se révéler fatale puisque les abeilles ne pourraient plus se nourrir comme il le faut. Pour éviter ce phénomène et pour continuer à se développer sans installer de nouvelles ruches, les initiatives collectives fourmillent. C’est le cas d’« Abeille et Joie » ou les « Ruches Pop » installées dans la capitale et la petite couronne. Mielleries collectives, ces associations proposent des approches pédagogiques et participatives de l’apiculture en mettant en commun ressources, ruches, matériel et en initiant des habitants du quartier au monde de l’apiculture urbaine et la biodiversité. 

Un miel star

Grâce à la richesse des plantes et des fleurs présentes dans les parcs de Paris la proximité de différentes variétés qui n’a rien à voir avec les étendues de champs à la campagne, et à l’absence d’engrais ou de pesticides, le miel de Paris fait partie des miels les plus purs et les plus appréciés du monde. Certaines ruches peuvent produire jusqu’à 100 kg de miel par an !

Et il est évidemment possible de s’en procurer. Le miel de la Tour d’Argent fait quelques heureux chaque année, pour ceux dans la combine, celui de la Monnaie de Paris ravit les papilles des clients du chef aux trois étoiles Guy Savoy, tandis que celui du Musée d’Orsay s’achète entre deux catalogues d’exposition. Une richesse inestimable qui participe largement à faire perdurer la passion de l’apiculture et de la nature !

Autrice : Carla P

Crédit Photo : Nicolas Garrat

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