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Made in France : que se cache-t-il derrière nos étiquettes ?

Publié le 2 mai 2024 à 12h04

Etiquette d'informations sur une chemisier en coton
Etiquette d'informations sur une chemisier en coton

L'attrait croissant des consommateurs français pour le « Made in France » n’est plus à confirmer. Dans un sondage IFOP de 2017, 74% des participants ont affirmé être prêts à dépenser davantage pour des produits fabriqués dans l’hexagone. Toutefois, derrière cet engouement « patriotique » se cachent des subtilités liées à l'utilisation de cette étiquette.

Il n’a l’air de rien comme ça ce petit bout de tissu tricolore et pourtant, c’est une référence au moment de faire un achat qu’il s’agisse d’une paire de chaussettes ou d’une voiture. Le label « Made in France » est devenu un indicateur prisé par les consommateurs cherchant à soutenir l'économie nationale. Cependant, son application est soumise à des critères stricts. Trois conditions principales permettent l'apposition de cette étiquette : une fabrication en France avec des matières premières exclusivement françaises, une transformation substantielle effectuée en France, ou une valeur ajoutée de 45% produite dans le pays. Ces critères, bien que visant à assurer la qualité et la provenance des produits, peuvent varier selon les catégories de biens, engendrant une certaine complexité, notamment dans le secteur textile. Finalement, la mention « Made en France » ne signifie pas que 100 % des étapes de fabrication d'un produit ont été réalisées en France, mais qu’une partie significative de la fabrication du produit a été réalisée sur le territoire.

Depuis le 1er janvier 2023, une réglementation renforcée issue de la loi Agec (anti gaspillage pour une économie circulaire) impose la traçabilité de l'origine des produits textiles vendus en France. Les distributeurs, importateurs et producteurs sont désormais tenus de spécifier le pays de réalisation des principales opérations de tissage, teinture-impression et confection.

Engouement et enjeux pour les consommateurs

L'intérêt croissant des consommateurs pour le « Made in France » repose sur diverses motivations, allant de la sauvegarde de l'emploi à la recherche de la qualité, en passant par le respect des normes sociales et la minimisation de l'impact environnemental. Cependant, certaines pratiques douteuses voient encore le jour en employant des termes tels que « création française » sans respecter les critères du « Made in France ». Malgré l'engouement, le « Made in France » présente des limites. Il ne garantit pas la qualité des matières premières, ni les conditions de travail à l'étranger par exemple. Le contrôle douanier reste limité, laissant place à des interprétations diverses.

Afin de s'assurer de la véracité du « Made in France », les consommateurs sont encouragés à rechercher des informations au-delà de l'étiquette. La consultation des sites Internet des marques, de plus en plus soucieuses de leur image, peut fournir des indications sur la provenance des produits. Les labels certifiés, tels que « Origine France Garantie », offrent des garanties supplémentaires, bien que parfois hors de portée pour les petites entreprises.

Un dispositif toujours en cours d’amélioration

Face aux ambiguïtés du « Made in France », des propositions ont émergé pour améliorer la transparence, notamment avec des étoiles indiquant le degré d'implication française. Des mouvements tels qu'En Mode Climat proposent des initiatives concrètes pour renforcer la lutte contre le dérèglement climatique dans le secteur du textile.

Bien que le « Made in France » puisse être un gage d'engagement social, les consommateurs doivent rester informés et critiques. Encourager les initiatives visant à renforcer la transparence et l'authenticité des produits « Made in France » contribuera à un soutien plus conscient et durable à l'économie nationale, en accord avec les valeurs des consommateurs éclairés d'aujourd'hui.

Autrice : Carla P

Crédit Photo :  Kwangmoozaa/iStock

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