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Au Japon, les librairies partagées se diffusent comme une traînée de bons mots

Publié le 8 mai 2023 à 22h00

Jeunes gens lisant
Jeunes gens lisant

Au pays de Murakami et d’Eiichiro Oda, le nombre de librairies s’écroule et les ventes de livres chutent. Pour remédier au problème, nos amis nippons ont trouvé une solution astucieuse : les librairies partagées. On vous raconte ce nouveau moyen de se transmettre le goût des livres. 

Selon le média anglophone mais japonais Mainichi, le nombre de librairies de l’archipel a été divisé de moitié en vingt ans. On recensait ainsi 11 000 librairies en 2020, pour un pays qui accueille plus de 125 millions d’habitants. Alors qu’en France, le métier connaît un essor certain depuis la crise sanitaire, les libraires japonais, eux, cherchent à survivre. 

Des liens qui se nouent autour des pages

C’est ainsi qu’ont commencé à éclore des librairies partagées. Le principe est simple : chaque rayon, tenu et possédé par un seul libraire, expose une sélection de livres choisis. « Certains sont consacrés et des écrivains ou des poètes célèbres tels que Hisashi Inoue et Machi Tawara. Des livres consacrés aux parfums sont alignés à côté d’éprouvettes remplies de liquides parfumés, tandis que d’autres étagères sont consacrées à des thèmes mystérieux », raconte le quotidien Nikkei Asia dans un reportage sur les librairies partagées de Tokyo. 

Le quotidien s’est ainsi rendu chez « Passage », une librairie qui possède près de 360 étagères que chaque propriétaire loue. Une étagère de 41 centimètres sur 27 de hauteur va ainsi être louée environ 40 euros par mois (5 500 yens) avec des frais d’inscription initiaux et une légère commission sur chaque livre vendu. Des dizaines de propriétaires aux choix littéraires différents peuvent ainsi louer leurs propres étagères, sans être sur place régulièrement ou en multipliant les points de vente du type. 

Résultat, les librairies renouvellent leur propre métier - et leur clientèle - tout en partageant les coûts. Surtout, ces magasins renforcent les interactions entre propriétaires et contribuent à l’animation des rues locales. A Fukuoka, sur l’île de Kyushu, Mainichi explique qu’une librairie partagée accueille également des étudiants ou retraités propriétaires de rayons, dans un espace comportant au total 100 compartiments d’environ 30 cm2. Les recommandations sont donc aussi diverses que la clientèle potentielle. Tout le monde en tire son bénéfice : la lecture se propage, les ventes de livres augmentent, les rues commerçantes s’animent et les communautés se lient. Au total, en un an à peine, une quarantaine de ses lieux auraient ouvert au Japon. Bientôt chez nous ?

Auteur : Benjamin B

Crédit Photo : J Gallone

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